État de la main-d’œuvre de la santé au Canada, 2022

Le 29 février 2024 — La pandémie de COVID-19 a été source de défis et d’innovation, en particulier dans le secteur des ressources humaines de la santé. Les hausses de financement, la collaboration à l’échelle pancanadienne et les changements touchant la prestation des services de santé au pays ont mis la table pour de nouveaux débats sur la voie à suivre. L’ICIS a compilé les données les plus récentes sur certains groupes de professionnels de la santé — les médecins, le personnel infirmier réglementé, les pharmaciens, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les préposés aux services de soutien à la personneNote de bas de pagei — afin de brosser un portrait actuel de la main-d’œuvre de la santé.

Effectif et répartition

Examinez l’évolution de l’effectif et de la répartition des travailleurs de la santé dans les systèmes de santé du Canada, notamment les capacités en matière de médecins et le nombre d’infirmières qui fournissent des soins directs aux patients dans divers milieux de soins.

Suivi des mesures liées au milieu de travail

Apprenez-en plus sur l’expérience des travailleurs de la santé et sur la demande de main-d’œuvre dans les différents environnements de travail à l’aide de données sur les postes vacants, les heures supplémentaires et le bien-être des travailleurs.

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Examinez de près les données sur la main-d’œuvre de la santé, y compris les tendances au fil du temps.

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Principales conclusions

  • En 2022, l’effectifFootnote ii des médecins, du personnel infirmier réglementé, des pharmaciens, des ergothérapeutes et des physiothérapeutes a augmenté à divers degrés. L’effectif des infirmières praticiennes a maintenu le taux de croissance annuel le plus élevé (environ 9 %) tandis que celui des infirmières autorisées a ralenti (1,1 % en 2022 contre 2,5 % en 2021). À plus grande échelle, la croissance annuelle moyenne de l’effectif des médecins et des pharmaciens a ralenti au cours des 10 dernières années, le taux passant de 2,9 % (entre 2013 et 2017) à 1,8 % (entre 2018 et 2022) pour les médecins de famille, et de 3,4 % à 2,2 % pour les pharmaciens.
  • Le secteur des soins de longue durée continue d’enregistrer une baisse au chapitre du nombre d’infirmières en soins directs : il y en avait environ 2 500 de moins en 2022 qu’en 2021, soit une baisse de 5,1 %. Le nombre d’infirmières autorisées fournissant des soins directs en milieu hospitalier a par ailleurs régressé de plus de 800, pour une baisse de 0,6 %.
  • En 2021-2022, la valeur ETP (équivalent temps plein) moyenne pour les médecins de famille et les médecins spécialistes — une mesure du profil d’exercice des médecins — est revenue à ce qu’elle était avant la pandémie à l’échelle du pays, après avoir diminué l’année précédente.
  • Les professionnels de la santé formés à l’étranger représentaient une proportion notable de la main-d’œuvre en 2022, à savoir plus du tiers des pharmaciens et plus du quart des médecins. La proportion du personnel infirmier formé à l’étranger est depuis longtemps inférieure à celle des autres professions de la santé. Néanmoins, en 2022, elle équivalait en moyenne à 12 % des nouveaux membres du personnel infirmier autorisé dans les provinces et territoires, ce qui représente une hausse de 4 % sur 2017.
  • La hausse soudaine du nombre de postes vacants dans le secteur de la santé (qui a doublé depuis le début de la pandémie pour atteindre 120 140 en 2022-2023) donne à penser que la croissance de la demande en soins de santé est plus rapide que celle de l’effectif. Les postes vacants de préposés aux services de soutien à la personne (30 800), d’infirmières autorisées et infirmières psychiatriques autorisées (28 000) et de certains travailleurs de la santé mentale (21 360) représentaient les deux tiers de tous les postes vacants dans le secteur de la santé en 2022-2023 (respectivement 25,7 %, 23,3 % et 17,8 %).
  • En 2021-2022, le personnel des hôpitaux a enregistré un nombre sans précédent d’heures supplémentairesNote de bas de pageiii (au-delà de 26 millions d’heures, ce qui équivaut à plus de 13 000 postes à temps plein). Les taux les plus élevés d’heures supplémentaires ont été observés dans les unités de soins intensifs et les unités de soins aux patients hospitalisés en raison de problèmes de santé mentale ou d’utilisation de substances.
  • Les infirmières praticiennes contribuent souvent largement à la prestation de soins de première ligne dans les régions rurales ou éloignées. Or, la proportion d’infirmières praticiennes dans ces régions a affiché une baisse constante dans les 10 dernières années (18 % en 2013 contre 14 % en 2022). Du côté des pharmaciens, le pourcentage de l’effectif en région rurale ou éloignée n’a que légèrement diminué (de 11 à 10 %) sur la même période, tandis que la proportion de médecins est demeurée stable (environ 13 % des médecins de famille et 2 % des médecins spécialistes).
  • Alors que la population canadienne vieillit et que les besoins en soins de santé s’intensifient, l’effectif des infirmières qui fournissent des soins directs n’augmente peut-être pas au même rythme : en 2022, on recensait 52 infirmières en soins directs pour 1 000 aînés au Canada, contre 59 en 2013. Une baisse a également été observée chez les médecins de famille et les médecins spécialistes (de 7,0 à 6,5 et de 6,2 à 5,6 pour 1 000 aînés, respectivement).

Pleins feux sur les changements apportés aux politiques de main-d’œuvre

De plus en plus de politiques axées sur le recrutement, le maintien en poste et l’optimisation des champs d’exercice sont adoptées au paysRéférence1,Référence2. En voici quelques exemples :

  • Presque chaque province et territoire a élargi le champ d’exercice des pharmaciens pour leur permettre d’évaluer et de prescrire des médicaments pour le traitement de certaines affections mineures. Des autorités compétentes permettent également aux pharmaciens de renouveler et de prolonger les ordonnances, ou accordent aux infirmières praticiennes de nouvelles autorisations de prescrire.
  • Les efforts pour accroître les capacités en matière de médecins se sont traduits par une augmentation du nombre de places au sein des programmes de médecine. Certaines autorités compétentes offrent des bourses pour couvrir les droits de scolarité des étudiants qui s’engagent à fournir des services. Les retombées de ces mesures ne sont pas immédiates en raison de la durée de la formation médicale. Cela dit, bon nombre de provinces ont travaillé à la mise en place ou au renforcement de programmes incitatifs pour les collectivités rurales.
  • La plupart des autorités compétentes ont modifié leurs politiques afin d’accélérer le processus d’inscription des travailleurs de la santé, en adoptant par exemple des dispositions et des programmes visant à simplifier l’intégration du personnel infirmier formé à l’étranger au sein de la main-d’œuvre. Plusieurs provinces ont par ailleurs étendu leurs activités de recrutement à l’étranger.

Notes de bas de page

i.

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Les données sur les préposés aux services de soutien à la personne ne sont disponibles que pour l’Alberta.

ii.

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Le terme effectif renvoie à certains professionnels de la santé (médecins, personnel infirmier réglementé, pharmaciens, ergothérapeutes et physiothérapeutes) qui sont admissibles à exercer leur profession (détiennent un permis d’exercice) au cours d’une année déterminée, qu’ils occupent un emploi ou non au moment de l’inscription.

iii.

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À l’exception du personnel médical.

Références

1.

Retour à la référence 1 dans le text

Gouvernement du Canada. Déclaration fédérale, provinciale et territoriale sur le soutien au personnel de la santé du Canada. Consulté le 17 novembre 2023.

2.

Retour à la référence 2 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. Health Human Resources Intervention Scan [document interne]. 2023.

 
 

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