État de la main-d’œuvre de la santé au Canada, 2022

État de la main-d’œuvre de la santé au Canada, 2022 cyin_master

Le 29 février 2024 — La pandémie de COVID-19 a été source de défis et d’innovation, en particulier dans le secteur des ressources humaines de la santé. Les hausses de financement, la collaboration à l’échelle pancanadienne et les changements touchant la prestation des services de santé au pays ont mis la table pour de nouveaux débats sur la voie à suivre. L’ICIS a compilé les données les plus récentes sur certains groupes de professionnels de la santé — les médecins, le personnel infirmier réglementé, les pharmaciens, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les préposés aux services de soutien à la personneNote de bas de pagei — afin de brosser un portrait actuel de la main-d’œuvre de la santé.

Effectif et répartition

Examinez l’évolution de l’effectif et de la répartition des travailleurs de la santé dans les systèmes de santé du Canada, notamment les capacités en matière de médecins et le nombre d’infirmières qui fournissent des soins directs aux patients dans divers milieux de soins.

Suivi des mesures liées au milieu de travail

Apprenez-en plus sur l’expérience des travailleurs de la santé et sur la demande de main-d’œuvre dans les différents environnements de travail à l’aide de données sur les postes vacants, les heures supplémentaires et le bien-être des travailleurs.

Téléchargement des données

Examinez de près les données sur la main-d’œuvre de la santé, y compris les tendances au fil du temps.

Consulter Téléchargement des données

Principales conclusions

  • En 2022, l’effectifFootnote ii des médecins, du personnel infirmier réglementé, des pharmaciens, des ergothérapeutes et des physiothérapeutes a augmenté à divers degrés. L’effectif des infirmières praticiennes a maintenu le taux de croissance annuel le plus élevé (environ 9 %) tandis que celui des infirmières autorisées a ralenti (1,1 % en 2022 contre 2,5 % en 2021). À plus grande échelle, la croissance annuelle moyenne de l’effectif des médecins et des pharmaciens a ralenti au cours des 10 dernières années, le taux passant de 2,9 % (entre 2013 et 2017) à 1,8 % (entre 2018 et 2022) pour les médecins de famille, et de 3,4 % à 2,2 % pour les pharmaciens.
  • Le secteur des soins de longue durée continue d’enregistrer une baisse au chapitre du nombre d’infirmières en soins directs : il y en avait environ 2 500 de moins en 2022 qu’en 2021, soit une baisse de 5,1 %. Le nombre d’infirmières autorisées fournissant des soins directs en milieu hospitalier a par ailleurs régressé de plus de 800, pour une baisse de 0,6 %.
  • En 2021-2022, la valeur ETP (équivalent temps plein) moyenne pour les médecins de famille et les médecins spécialistes — une mesure du profil d’exercice des médecins — est revenue à ce qu’elle était avant la pandémie à l’échelle du pays, après avoir diminué l’année précédente.
  • Les professionnels de la santé formés à l’étranger représentaient une proportion notable de la main-d’œuvre en 2022, à savoir plus du tiers des pharmaciens et plus du quart des médecins. La proportion du personnel infirmier formé à l’étranger est depuis longtemps inférieure à celle des autres professions de la santé. Néanmoins, en 2022, elle équivalait en moyenne à 12 % des nouveaux membres du personnel infirmier autorisé dans les provinces et territoires, ce qui représente une hausse de 4 % sur 2017.
  • La hausse soudaine du nombre de postes vacants dans le secteur de la santé (qui a doublé depuis le début de la pandémie pour atteindre 120 140 en 2022-2023) donne à penser que la croissance de la demande en soins de santé est plus rapide que celle de l’effectif. Les postes vacants de préposés aux services de soutien à la personne (30 800), d’infirmières autorisées et infirmières psychiatriques autorisées (28 000) et de certains travailleurs de la santé mentale (21 360) représentaient les deux tiers de tous les postes vacants dans le secteur de la santé en 2022-2023 (respectivement 25,7 %, 23,3 % et 17,8 %).
  • En 2021-2022, le personnel des hôpitaux a enregistré un nombre sans précédent d’heures supplémentairesNote de bas de pageiii (au-delà de 26 millions d’heures, ce qui équivaut à plus de 13 000 postes à temps plein). Les taux les plus élevés d’heures supplémentaires ont été observés dans les unités de soins intensifs et les unités de soins aux patients hospitalisés en raison de problèmes de santé mentale ou d’utilisation de substances.
  • Les infirmières praticiennes contribuent souvent largement à la prestation de soins de première ligne dans les régions rurales ou éloignées. Or, la proportion d’infirmières praticiennes dans ces régions a affiché une baisse constante dans les 10 dernières années (18 % en 2013 contre 14 % en 2022). Du côté des pharmaciens, le pourcentage de l’effectif en région rurale ou éloignée n’a que légèrement diminué (de 11 à 10 %) sur la même période, tandis que la proportion de médecins est demeurée stable (environ 13 % des médecins de famille et 2 % des médecins spécialistes).
  • Alors que la population canadienne vieillit et que les besoins en soins de santé s’intensifient, l’effectif des infirmières qui fournissent des soins directs n’augmente peut-être pas au même rythme : en 2022, on recensait 52 infirmières en soins directs pour 1 000 aînés au Canada, contre 59 en 2013. Une baisse a également été observée chez les médecins de famille et les médecins spécialistes (de 7,0 à 6,5 et de 6,2 à 5,6 pour 1 000 aînés, respectivement).

Pleins feux sur les changements apportés aux politiques de main-d’œuvre

De plus en plus de politiques axées sur le recrutement, le maintien en poste et l’optimisation des champs d’exercice sont adoptées au paysRéférence1,Référence2. En voici quelques exemples :

  • Presque chaque province et territoire a élargi le champ d’exercice des pharmaciens pour leur permettre d’évaluer et de prescrire des médicaments pour le traitement de certaines affections mineures. Des autorités compétentes permettent également aux pharmaciens de renouveler et de prolonger les ordonnances, ou accordent aux infirmières praticiennes de nouvelles autorisations de prescrire.
  • Les efforts pour accroître les capacités en matière de médecins se sont traduits par une augmentation du nombre de places au sein des programmes de médecine. Certaines autorités compétentes offrent des bourses pour couvrir les droits de scolarité des étudiants qui s’engagent à fournir des services. Les retombées de ces mesures ne sont pas immédiates en raison de la durée de la formation médicale. Cela dit, bon nombre de provinces ont travaillé à la mise en place ou au renforcement de programmes incitatifs pour les collectivités rurales.
  • La plupart des autorités compétentes ont modifié leurs politiques afin d’accélérer le processus d’inscription des travailleurs de la santé, en adoptant par exemple des dispositions et des programmes visant à simplifier l’intégration du personnel infirmier formé à l’étranger au sein de la main-d’œuvre. Plusieurs provinces ont par ailleurs étendu leurs activités de recrutement à l’étranger.

Notes de bas de page

i.

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Les données sur les préposés aux services de soutien à la personne ne sont disponibles que pour l’Alberta.

ii.

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Le terme effectif renvoie à certains professionnels de la santé (médecins, personnel infirmier réglementé, pharmaciens, ergothérapeutes et physiothérapeutes) qui sont admissibles à exercer leur profession (détiennent un permis d’exercice) au cours d’une année déterminée, qu’ils occupent un emploi ou non au moment de l’inscription.

iii.

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À l’exception du personnel médical.

Références

1.

Retour à la référence 1 dans le text

Gouvernement du Canada. Déclaration fédérale, provinciale et territoriale sur le soutien au personnel de la santé du Canada. Consulté le 17 novembre 2023.

2.

Retour à la référence 2 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. Health Human Resources Intervention Scan [document interne]. 2023.

Données détaillées de 2022 sur les travailleurs de la santé

Données détaillées de 2022 sur les travailleurs de la santé cyin_master

Le 29 février 2024 — Examinez de plus près les données les plus récentes sur certains professionnels, dont le personnel infirmier et les médecins, à l’aide d’un outil interactif, de tableaux de données et de notes méthodologiques détaillées.

Statistiques éclair

Cet outil interactif est idéal pour les responsables de la planification de la main-d’œuvre, les gestionnaires de services de santé et les analystes qui veulent créer facilement des outils de visualisation personnalisés. Explorez et comparez des mesures clés sur l’effectif (les professionnels détenant un permis d’exercice), la main-d’œuvre (les travailleurs qui occupent un emploi dans leur profession), les soins directs et les entrées et sorties, ainsi que les tendances provinciales et territoriales chez les médecins, les membres du personnel infirmier, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les pharmaciens du Canada. Cet outil comprend aussi de nouveaux tableaux de données interactifs incluant des indicateurs de dotation en personnel hospitalier, y compris le taux d’heures supplémentaires et les congés de maladie dans les hôpitaux, de même que de nouvelles mesures sur les postes vacants.

Tableaux de données

Ces tableaux sont destinés aux analystes, chercheurs et autres personnes qui souhaitent explorer et analyser les données agrégées. Ils permettent d’accéder à 10 années de données sur l’effectif, la main-d’œuvre, l’emploi, la formation et les tendances démographiques chez les membres du personnel infirmier, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes et les pharmaciens du Canada. Les données sur l’effectif et la répartition des médecins sont non seulement disponibles pour la période récente, mais aussi pour une plage historique de 51 ans. Quant aux données sur la rémunération des médecins et l’utilisation de leurs services, elles sont disponibles pour la période récente ainsi que pour une plage historique de 24 ans.

Notes méthodologiques

Ces notes sont destinées à tous les utilisateurs des données. Elles résument les sources, les définitions, les avantages et les limites des données disponibles.

Effectif et répartition

Effectif et répartition cyin_master

Le 29 février 2024 — Les travailleurs de la santé sont à la base des systèmes de santé du Canada. Afin d’assurer une combinaison de travailleurs de la santé capable de répondre aux besoins divers de la population canadienne, il est essentiel de comprendre de quelle façon ces travailleurs sont répartis, à quels endroits ils fournissent des soins et comment évolue leur répartition.

Tendances globales

En 2022, l’effectifFootnote i des médecins, du personnel infirmier réglementé, des pharmaciens, des ergothérapeutes et des physiothérapeutes a augmenté à divers degrés. Toutefois, l’effectif global de ces professionnels relativement à la taille de la population du Canada n’a pas changé depuis 10 ans (voir le tableau ci-dessous).

Parmi les effectifs sur lesquels porte le présent rapport, celui des infirmières praticiennes a maintenu le taux de croissance annuel le plus élevé (environ 9 % par année ces 10 dernières années); il s’agit néanmoins d’un segment relativement petit de l’effectif global présenté ici (moins d’une infirmière praticienne par 1 000 habitants).

L’effectif des physiothérapeutes, des infirmières auxiliaires autorisées, des ergothérapeutes et des infirmières psychiatriques autorisées a connu une croissance annuelle soutenue : environ 4 % pour les physiothérapeutes, 3 % pour les infirmières auxiliaires autorisées et les ergothérapeutes, et 2 % pour les infirmières psychiatriques autorisées. La croissance annuelle moyenne de l’effectif des médecins et des pharmaciens a ralenti au cours de la période à l’étude, le taux passant de 2,9 % (entre 2013 et 2017) à 1,8 % (entre 2018 et 2022) pour les médecins de famille, et de 3,4 % à 2,2 % pour les pharmaciens.

La croissance annuelle moyenne de l’effectif des infirmières autorisées — qui, à 8 infirmières autorisées par 1 000 habitants, représente le plus important segment de professionnels figurant dans ce rapport — a fait un bond considérable entre 2018 et 2022 (1,3 %) par rapport à la période de 2013 à 2017 (0,3 %). Elle a toutefois ralenti ces dernières années, le taux passant de 2,5 % en 2021 à 1,1 % en 2022.

L’évolution de l’effectif varie selon la province ou le territoire. Les tableaux de données relatifs aux professions fournissent de plus amples renseignements à l’échelle provinciale, territoriale et régionale.

Taux de croissance annuel moyen (2013 à 2017 et 2018 à 2022) et effectif de professionnels de la santé sélectionnés par 1 000 habitants (2013, 2017 et 2022), provinces et territoires dont les données sont disponibles

Professionnels

Taux de croissance annuel moyen

Effectif par 1 000 habitants

2013 à 20172018 à 2022201320172022
Médecins2,8 %2,1 %222
Médecins de famille2,9 %1,8 %111
Spécialistes2,6 %2,4 %111
Personnel infirmier réglementé1,1 %1,8 %121212
Infirmières praticiennes9,6 %9,2 %<1<1<1
Infirmières autorisées0,3 %1,3 %888
Infirmières auxiliaires autorisées2,8 %2,6 %333
Infirmières psychiatriques autorisées1,4 %1,9 %111
Ergothérapeutes3,5 %3,2 %<111
Physiothérapeutes3,5 %4,1 %<1<1<1
Pharmaciens3,4 %2,2 %111

Remarque
L’effectif des infirmières psychiatriques autorisées par 1 000 habitants est basé sur les chiffres de population des provinces et territoires où la profession est actuellement réglementée (Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique et Yukon).
Sources
Base de données sur la main-d’œuvre de la santé, Institut canadien d’information sur la santé.
Base de données médicales Scott’s, Institut canadien d’information sur la santé, données brutes fournies par iMD (© 2023 iMD Health Global Corp.).
 

Tendances chez les infirmières qui dispensent des soins directs

Les données sur l’effectif global donnent une idée générale de la capacité de la main-d’œuvre. Toutefois, un examen plus approfondi du sous-ensemble de travailleurs qui prodiguent des soins directs permet de mieux définir le nombre actuel de travailleurs dans ce secteur. Parmi ces travailleurs, l’effectif des professionnels en soins infirmiers a connu des changements particulièrement marqués.

Malgré la croissance de l’effectif global des infirmières en 2022, le nombre d’infirmières fournissant des soins directs a diminué dans les principaux secteurs, ce qui signifie que globalement, les infirmières ont été plus nombreuses à quitter la profession qu’à l’intégrer. Dans le secteur des soins de longue durée, environ 2 500 infirmières de moinsFootnote ii qu’en 2021 fournissaient des soins directs (baisse de 5,1 %). Dans le secteur hospitalier, le nombre total d’infirmières en soins directs s’est maintenu, mais le nombre d’infirmières autorisées fournissant ce type de soins a baissé de 0,6 % (au-delà de 800 infirmières en moins). Les changements dans ces milieux de soins peuvent résulter de problèmes spécifiques tels qu’une augmentation de la charge de travail et de l’intensité des tâches dans un contexte où les effectifs sont sous-optimaux, ce qui peut causer du stress et mener à l’épuisement professionnelRéférence1,Référence2.

Le nombre d’infirmières fournissant des soins directs dans des organismes de soins communautaires a augmenté de 7,1 % (une hausse nette de plus de 3 300 infirmières), ce qui surpasse le taux de croissance de 3,1 % observé en 2021. De même, le nombre d’infirmières en soins directs dans d’autres secteurs, comme les agences privées de soins infirmiers ou le travail autonome, a continué d’augmenter entre 2021 et 2022, le taux de croissance passant de 6,1 % à 9,2 % (pour une hausse nette de plus de 2 300 infirmières). Ces types de milieux de travail ou d’employeurs peuvent offrir aux infirmières une plus grande souplesse ou un meilleur contrôle sur leur horaireRéférence3.

Variation nette du nombre d’infirmières qui travaillent en soins directs par rapport à l’année précédente, selon le lieu de travail, provinces et territoires dont les données sont disponibles, 2021 et 2022

Texte de remplacement pour le graphique

Profession infirmière

Hôpital

Organisme de soins communautaires

Foyer de soins/SLD

Autres milieux/employeurs

Variation de 2020 à 2021Variation de 2021 à 2022Variation de 2020 à 2021Variation de 2021 à 2022Variation de 2020 à 2021Variation de 2021 à 2022Variation de 2020 à 2021Variation de 2021 à 2022
IP9012112524025015076
IA1 127- 8281 4442 32619- 695692867
IAA9181 324- 130825202- 1 8316141 370
Total2 135 (+ 1,2 %)617 (+ 0,3 %)1 439 (+ 3,1 %)3 391 (+ 7,1 %)246 (+ 0,5 %)2 526 (- 5,1 %)1 456 (+ 6,1 %)2 313 (+ 9,2 %)

Remarques
IP : infirmières praticiennes; IA : infirmières autorisées; IAA : infirmières auxiliaires autorisées.
SLD : soins de longue durée.
Les infirmières psychiatriques autorisées (IPA) sont réglementées uniquement dans les 4 provinces de l’Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique) et au Yukon. Les données sur les IPA ne sont donc pas présentées en raison de problèmes de qualité des données relatives au lieu de travail et aux soins directs.
Lorsque les données sur les soins directs ou le lieu de travail ne sont pas disponibles pour un type donné d’infirmières dans une province ou un territoire pendant au moins un an de l’analyse, elles sont exclues de toutes les années aux fins de comparaison des tendances pour ce groupe.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la collecte et la comparabilité des données, ainsi que des remarques propres à chaque province et territoire, consultez les notes méthodologiques relatives aux professions en question sur le site Web de l’ICIS.
Source
Base de données sur la main-d’œuvre de la santé, Institut canadien d’information sur la santé.

Tendances relatives à la pratique chez les médecins

Près de 5 millions de Canadiens affirment ne pas avoir accès régulièrement à un dispensateur de soins primairesRéférence4, d’où l’importance de surveiller l’évolution de la pratique chez les médecins.

La mesure des équivalents temps plein (ETP)Note de bas de pageiii permet de jeter de la lumière sur la charge de travail des médecins. Par exemple, un médecin peut pratiquer à temps partiel (ETP inférieur à 1,0) tandis qu’un autre peut pratiquer à temps plein (ETP de 1,0). Ces valeurs peuvent aider à mesurer plus précisément la capacité globale en matière de médecins et sont plus instructives qu’un simple dénombrement.

À l’échelle pancanadienne, l’ETP moyen des médecins de famille et des spécialistes a connu un bond en 2021-2022 après avoir chuté l’année précédente. L’ETP moyen des spécialistes était de 0,86 entre 2014-2015 et 2019-2020, contre 0,89 en 2021-2022. Du côté des médecins de famille, l’ETP moyen était de 0,9 entre 2014-2015 et 2019-2020 et de 0,89 en 2021-2022.

Notes de bas de page

i.

Retour à la note de bas de page i dans le texte

Le terme effectif renvoie à certains professionnels de la santé (médecins, personnel infirmier réglementé, pharmaciens, ergothérapeutes et physiothérapeutes) qui sont admissibles à exercer leur profession (détiennent un permis d’exercice) au cours d’une année déterminée, qu’ils occupent un emploi ou non au moment de l’inscription.

ii.

Retour à la note de bas de page ii dans le texte

En ce qui concerne les tendances chez les infirmières qui fournissent des soins directs, le terme infirmières inclut les infirmières praticiennes, les infirmières autorisées et les infirmières auxiliaires autorisées. Les infirmières psychiatriques autorisées sont exclues en raison de problèmes de qualité des données relatives au lieu de travail et aux soins directs. Par ailleurs, le terme infirmières désigne tout membre de la profession, quelle que soit son identité de genre.

iii.

Retour à la note de bas de page iii dans le texte

Les valeurs ETP tiennent compte du fait que les médecins ne sont pas tous capables d’offrir des soins dans une même mesure (p. ex. certains travaillent à temps partiel ou sont semi-retraités, d’autres se concentrent sur la recherche ou ont peut-être atteint une patientèle maximale). Elles sont utiles pour mesurer la pratique ou la charge de travail moyenne des médecins par rapport à ce qui est considéré comme la pleine capacité, et peuvent être calculées à partir de l’information sur les paiements versés aux médecins. Un médecin ayant touché des honoraires qui se situent entre les montants repères correspond à un ETP, tandis qu’un médecin ayant touché moins que le montant repère inférieur représente moins d’un ETP et un médecin ayant touché des honoraires plus élevés que le montant repère supérieur vaut plus d’un ETP. Les montants repères peuvent être calculés à l’échelle de la province ou du territoire et par spécialité. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les ETP, consultez les tableaux de données de la Base de données nationale sur les médecins (XLSX) et notes méthodologiques de la Base de données nationale sur les médecins (PDF).

Professionnels de la santé formés à l’étranger

Professionnels de la santé formés à l’étranger ggagnon

29 février 2024 — En comprenant bien d’où provient la main-d’œuvre de la santé du Canada et les mécanismes d’entrée dans les professions de la santé, les planificateurs peuvent plus aisément évaluer les futures stratégies de formation et de recrutement qui permettront de répondre aux besoins croissants de la population.

Effectif des professionnels de la santé formés à l’étranger

Notre main-d’œuvre de la santé compte depuis longtemps une proportion élevée de professionnels formés à l’étranger. Le Canada se situe légèrement au-dessus de la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en ce qui concerne l’effectif des professionnels formés à l’étrangerReference1.  La pénurie de travailleurs de la santé a mis à rude épreuve les systèmes de santé pendant la pandémie et continue de compliquer grandement les efforts de rétablissement, ce qui a incité de nombreuses autorités compétentes à prendre des mesures pour accélérer ou simplifier le processus d’inscription et ainsi renforcer leurs capacités en matière de main-d’œuvre en tirant parti de cette ressourceReference2.

En 2022, les pharmaciens représentaient la plus forte proportion de professionnels de la santé formés à l’étranger parmi les professions à l’étude : plus du tiers des pharmaciens détenant un permis d’exercice au Canada avaient été formés à l’étranger. Venaient ensuite les médecins, dont la main-d’œuvre comptait 27 % de diplômés de l’étranger.


Nombre de professionnels de la santé sélectionnés formés à l’étranger et pourcentage de l’effectif total, provinces et territoires dont les données sont disponibles, 2013 et 2022

Professionnels

2013

2022

Nombre de professionnels formés à l’étrangerPourcentage de l’effectif totalNombre de professionnels formés à l’étranger Pourcentage de l’effectif total
Médecins19 62525 %24 96727 %
Médecins de famille11 02828 %14 30331 %
Spécialistes8 59723 %10 66423 %
Personnel infirmier réglementé31 3658 %43 26710 %
Infirmières praticiennes1725 %3665 %
Infirmières autorisées26 2519 %33 05910 %
Infirmières auxiliaires autorisées4 5834 %9 7167 %
Infirmières psychiatriques autorisées3597 %N.P.N.P.
Ergothérapeutes1 0617 %1 2396 %
Physiothérapeutes2 60613 %6 46923 %
Pharmaciens7 34327 %12 46935 %

Remarques
N.P. : Données non publiées. Les données de 2022 sur les infirmières psychiatriques autorisées (IPA) ne sont pas publiées en raison de problèmes de qualité des données relatives au lieu d’obtention du diplôme.
Les IPA sont actuellement réglementées dans les 4 provinces de l’Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique) et au Yukon.

Lorsque les données sur le lieu d’obtention du diplôme ne sont pas disponibles pour un type donné de professionnel dans une province ou un territoire pendant au moins un an de l’analyse, elles sont exclues de toutes les années aux fins de comparaison des tendances pour ce groupe.

Sources
Base de données sur la main-d’œuvre de la santé, Institut canadien d’information sur la santé.
Base de données médicales Scott’s, Institut canadien d’information sur la santé, données brutes fournies par iMD (© 2023 iMD Health Global Corp.).

 

Au Canada, la proportion d’infirmières formées à l’étranger est depuis longtemps inférieure à celle des pharmaciens et des médecins. Cela dit, les personnes formées à l’étranger ont intégré la profession infirmière en plus grande proportion en 2022 que dans les années précédentes. En 2017, les personnes formées à l’étranger représentaient en moyenne 8 % des nouvelles infirmières autoriséesi  au Canada, contre 12 % en 2022 % dans l’ensemble des provinces et territoires, ce qui correspond à l’entrée de plus de 5 000 infirmières formées à l’étranger.

L’Ontario (22 %) et la Nouvelle-Écosse (19 %) affichaient les proportions les plus élevées d’infirmières formées à l’étranger au sein de leur effectif de nouvelles infirmières autorisées en 2022. Certaines des hausses les plus marquées comparativement aux années précédentes ont par ailleurs été enregistrées dans les provinces de l’Atlantique.

Les tableaux de données sur les professions fournissent de plus amples renseignements sur la répartition des professionnels de la santé formés à l’étranger pour l’ensemble des autorités compétentes.

Pourcentage de nouvelles infirmières réglementées qui ont été formées à l’étranger, selon la province et le territoire, 2013, 2017 et 2022

Texte de remplacement pour le graphique

Province ou territoire201320172022La variation entre 2022 et 2013 à 2021 est-elle statistiquement significative
(p < 0,01)?
Moyenne pancanadienne7 %8 %12 %Oui*
T.-N.-L.1 %2 %4 %Non
Î.-P.-É.8 %4 %11 %Non
N.-É.5 %8 %19 %Oui*
N.-B.2 %1 %13 %Oui*
Qc7 %6 %13 %Oui*
Ont.16 %13 %22 %Oui*
Man.13 %13 %14 %Non
Sask.8 %12 %14 %Non
Alb.8 %10 %8 %Non
C.-B.10 %8 %10 %Oui*
Yn (IP et IA)4 %5 %8 %Non
T.N.-O. (IAA)0 %17 %12 %Non
T.N.-O. et Nun. (IP et IA)5 %11 %8 %Non

Remarques 
* En 2022, une différence statistiquement significative (p < 0,01) a été observée dans la proportion de nouvelles infirmières formées à l'étranger comparativement aux 9 années précédentes (2013 à 2021). 
IP : infirmières praticiennes; IA : infirmières autorisées; IAA : infirmières auxiliaires autorisées. 
Les nouvelles infirmières réglementées sont celles qui ont reçu l'autorisation d'exercer au cours de l'année de référence, et non dans l'année précédente. 
À l'heure actuelle, le Canada ne compte pas d'identificateur national unique pour les infirmières. Il n'a donc pas été possible de déterminer si une infirmière ayant obtenu un permis d'exercice pour la première fois dans une province ou un territoire avait été auparavant autorisée à exercer dans une province ou un territoire différent. 
Le personnel infirmier réglementé comprend les IP, les IA, les IAA et les infirmières psychiatriques autorisées (IPA). Les IPA sont réglementées uniquement dans les 4 provinces de l'Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique) et au Yukon. 
Les données du Nunavut ne sont pas disponibles. 
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la collecte et la comparabilité des données, ainsi que des remarques propres à chaque province et territoire, consultez les notes méthodologiques relatives aux professions en question sur le site Web de l'ICIS.

Source 
Base de données sur la main-d'œuvre de la santé, Institut canadien d'information sur la santé.  

Évaluation de la capacité potentielle

Le Canada puise dans le bassin des professionnels formés à l’étranger pour s’assurer de disposer d’un effectif suffisant. Toutefois, les immigrants reçus qui ont suivi une formation en santé à l’étranger n’occupent pas tous un emploi dans le secteur de la santé.

Selon Statistique Canada, plus de 250 000 professionnels de la santé formés à l’étranger figurant au nombre des immigrants reçus vivaient au Canada en 2021, mais nombre d’entre eux ne travaillaient pas dans le secteur de la santéReference3 . Environ 67 % de ceux formés en médecine à l’étranger travaillaient dans le secteur de la santé, contre 95 % des médecins formés au Canada. De même, 69 % des personnes formées à l’étranger en soins infirmiers occupaient un emploi en santé, contre 87 % des personnes formées au CanadaReference3.  

Par ailleurs, les professionnels de la santé formés à l’étranger en poste dans le secteur de la santé n’occupent pas nécessairement un emploi dans le domaine correspondant à leur formation. À titre d’exemple, seules 42 % des personnes formées à l’étranger en soins infirmiers occupaient un emploi d’infirmière autorisée, d’infirmière psychiatrique autorisée ou d’infirmière auxiliaire autorisée. Parmi les professionnels formés en médecine, seuls 41 % exerçaient comme omnipraticien, médecin de famille ou spécialiste clinique ou de laboratoireReference3.  Pour accroître la capacité des systèmes de santé du Canada, il sera essentiel de mettre en œuvre des stratégies d’intégration des travailleurs dans la profession pour laquelle ils ont été formés.

Principaux postes des professionnels de la santé formés à l’étranger qui occupaient un emploi au Canada, selon le domaine d’études, 2021

Texte de remplacement pour le graphique

Voici les principaux postes occupés par les professionnels de la santé formés à l'étranger en 2021, selon leur domaine d'études :

Études en soins infirmiers : IA ou IPA, 34 %; PSSP, 21 %; IAA, 8 %; Autre, 37 %

Études en médecine : Omnipraticien ou médecin de famille, 28 %; Spécialiste clinique ou de laboratoire, 13 %; IA ou IPA, 4 %; PSSP, 4 %; Technologue spécialisé en échographie, 3 %; Autre, 48 %

Études en pharmacie : Pharmacien, 46 %; Assistant en pharmacie, 9 %; Technicien en pharmacie, 5 %; Autre, 40 %

Études en dentisterie : Dentiste, 25 %; Assistant dentaire, 13 %; Hygiéniste dentaire, 7 %; Technicien dentaire, 7 %; Autre, 48 %

Remarques 
IA : infirmières autorisées; IPA : infirmières psychiatriques autorisées; IAA : infirmières auxiliaires autorisées; PSSP : préposés aux services de soutien à la personne. 
Les professionnels de la santé formés à l'étranger sont définis comme des immigrants reçus qui ont obtenu un certificat ou un diplôme postsecondaire dans un domaine de la santé dans un pays autre que le Canada et qui ont déclaré qu'il s'agissait de leur niveau de formation le plus élevé. Les résidents temporaires et les personnes nées au Canada qui ont obtenu leur plus haut certificat ou diplôme dans un domaine de la santé à l'étranger sont exclus. 
Les PSSP comprennent les aides-infirmiers, les aides-soignants et les préposés aux bénéficiaires.
Les IPA sont réglementées uniquement dans les 4 provinces de l'Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique) et au Yukon.

Source
Adaptation de Statistique Canada. Professionnels de la santé formés à l'étranger au Canada : renseignements sociodémographiques et répartition professionnelle. Consulté le 7 novembre 2023. La mention de ce produit ne signifie pas nécessairement que Statistique Canada approuve le présent rapport.

Note de bas de page

i.

Back to Footnote i in text

À l’heure actuelle, le Canada ne compte pas d’identificateur national unique pour les infirmières. Il n’a donc pas été possible de déterminer si une infirmière ayant obtenu un permis d’exercice pour la première fois dans une province ou un territoire avait été auparavant autorisée à exercer dans une province ou un territoire différent.

Références

1.

Back to Reference 1 in text

Organisation de coopération et de développement économiques. International migration of doctors and nurses. In: Health at a Glance 2023: OECD Indicators. 2023.  

2.

Back to Reference 2 in text

Institut canadien d’information sur la santé. Health Workforce Intervention Scan [document interne].  2023.

3.

Back to Reference 3 in text

Frank K, Park J, Cyr P, Weston S, Hou F. Professionnels de la santé formés à l’étranger au Canada : renseignements sociodémographiques et répartition professionnelle. Rapports économiques et sociaux. 2023.

Suivi des mesures liées au milieu de travail

Suivi des mesures liées au milieu de travail ggagnon

Le 29 février 2024 — La pandémie de COVID-19 a intensifié le cycle des défis de dotation en personnel et de l’épuisement professionnel chez les travailleurs de la santé. Il est essentiel de bien comprendre la demande de main-d’œuvre à la lumière des taux de postes vacants, des heures supplémentaires et de l’expérience des travailleurs de la santé afin de pouvoir élaborer des stratégies ciblées de maintien en poste qui favorisent le bien-être des travailleurs et améliorent à la fois les conditions d’emploi et la qualité des soins aux patients.

Suivi des postes vacants dans le secteur de la santé

Un portrait clair du nombre de postes vacants dans le secteur de la santé permet d’assurer un suivi de la demande dans le marché du travail et de relever les lacunes dans les capacités de la main-d’œuvre. Il s’agit d’une mesure essentielle pour orienter la planification de la main-d’œuvre. L’ICIS a travaillé de concert avec Statistique Canada à l’élaboration d’un ensemble de mesures pancanadiennes liées aux postes vacants dans le secteur de la santé pour différentes professions de la santéReference1.

En 2022-2023, une moyenne de 120 100 postes vacants dans le secteur de la santéNote de bas de page i ont été recensés au cours des 4 trimestres de l’exercice, soit 2 fois plus qu’en 2019-2020 (avant le début de la pandémie de COVID-19) et 4 fois plus qu’en 2015-2016. Le plus grand nombre de postes vacants concernait les préposés aux services de soutien à la personneNote de bas de page ii (30 800 postes), les infirmières autorisées et infirmières psychiatriques autorisées (28 000 postes) et certains travailleurs de la santé mentaleNote de bas de page iii (21 360 postes). Respectivement, ils représentaient 25,7 %, 23,3 % et 17,8 % de tous les postes vacants dans le secteur de la santé en 2022-2023 et collectivement, les deux tiers de ces postes.

Toutes les autorités compétentes ont enregistré une hausse du nombre de postes vacants dans le secteur de la santé en 2022-2023 (par rapport à l’année précédente), quoiqu’à divers degrés.

Le suivi des résultats des mesures de postes vacants permet de mieux comprendre la dynamique de l’offre (effectif) et de la demande en professionnels de la santé et peut aider à orienter les stratégies de recrutement et de maintien en poste, ainsi que celles visant à améliorer les programmes de formation. Pour explorer davantage les mesures relatives aux postes vacants dans différentes professions de la santé, consultez les Statistiques éclair sur la main-d’œuvre de la santé (voir la section Ressources connexes ci-dessous).

Suivi des heures supplémentaires

La mesure des heures supplémentaires peut donner un aperçu de la charge de travail du personnel. Les tendances qui s’en dégagent révèlent que les systèmes de santé du Canada fonctionnent au-delà de leurs capacités dans un effort pour répondre aux besoins en santé de la population. Or, cette surcharge peut entraîner un cycle d’épuisement professionnel et de stress accru pour les travailleurs de la santé.

Les données sur les dépenses de santé indiquent que, dans l’ensemble, le personnel des hôpitaux (à l’exception des médecins) a travaillé plus de 26 millions d’heures supplémentaires en 2021-2022Reference2. Le nombre d’heures supplémentaires que le personnel infirmier et les autres travailleurs de la santé en milieu hospitalier (à l’exception des médecins et du personnel de gestion) ont effectuées au sein des unités de soins aux patients hospitalisés se chiffrait à 14,2 millions, comme l’indique le document Tendances liées au personnel hospitalier et aux préjudices à l’hôpital durant la pandémie. Ces heures supplémentaires représentent une hausse de 53 % par rapport à l’année précédente et équivalent à plus de 7 000 postes à temps plein.

Le taux d’heures supplémentaires le plus marqué a été observé dans les unités de soins aux personnes hospitalisées en raison de problèmes de santé mentale ou d’utilisation de substances : 8 % des 23,2 millions d’heures travaillées dans ces unités en 2021-2022, soit 1,9 million, l’ont été sous forme d’heures supplémentaires. Or, la pandémie a exacerbé les problèmes de santé mentale et la détresse psychologique de nombreux CanadiensReference3, ce qui peut avoir contribué à intensifier la pression exercée sur ces unités.

Les unités de soins intensifs figuraient au deuxième rang des taux d’heures supplémentaires. En effet, 7,3 % des 30,7 millions d’heures travaillées dans ces unités, soit 2,2 millions, l’ont été sous forme d’heures supplémentaires en 2021-2022. Ce besoin accru d’heures supplémentaires dans les unités de soins intensifs était probablement lié à la pandémie de COVID-19. Les patients admis aux soins intensifs nécessitent des soins spécialisés qui sont particulièrement exigeants en ressources (dispensateurs hautement qualifiés, utilisation de technologie spécialisée et surveillance étroite et continue des patients)Reference4. Il peut être plus difficile de remplacer les postes dans ce secteur des soins (que ce soit à l’interne à l’issue d’un processus de perfectionnement, ou par le recours au personnel d’agences privées), ce qui peut augmenter la demande imposée au personnel en placeReference4.

Bien-être des travailleurs de la santé

Les heures de congé de maladie et le nombre de signalements liés à la santé mentale ou à la violence au travailReference5 sont également en hausse. Au cours de la première année de la pandémie, le nombre de demandes d’indemnisation pour perte de temps (en raison d’une maladie, d’une blessure ou de violence au travail) soumises aux programmes d’assurance par les travailleurs du secteur de la santé et de l’assistance sociale a augmenté de 50 % (près de 25 000 demandes de plus) par rapport à 2019Reference5 . En ce qui concerne le personnel infirmier, le nombre de demandes d’indemnisation pour perte de temps a presque doublé entre 2019 et 2020, pour dépasser le seuil des 11 000 demandesReference5 .

Le taux de congés de maladie du personnel (à l’exception des médecins) a bondi dans les hôpitaux en 2021-2022 après avoir connu une période de stabilité de 5 ans. Plus de 14 millions d’heures de congé de maladie ont été enregistrées dans les unités de soins infirmiers aux patients hospitalisés en 2021-2022, ce qui représente une hausse de 17 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit là d’un changement considérable en comparaison de la croissance moyenne annuelle d’environ 3 % observée entre 2017-2018 et 2020-2021Reference6 . La quantité d’heures de congé de maladie — exprimée en pourcentage du total des heures travaillées — déclarée dans les unités de soins intensifs et les unités de soins obstétricaux était plus élevéeNote de bas de page iv (6,5 %) que celle déclarée dans les autres unités de soins pour patients hospitalisés (6 % en moyenne) en 2021-2022Reference2 .

Pour combler leur manque de personnel durant la pandémie, les hôpitaux ont fait davantage appel à des agences. La croissance moyenne annuelle du nombre d’heures travaillées dans les hôpitaux par le personnel d’agences, qui se chiffrait à environ 8 % avant la pandémie (entre 2017-2018 et 2019-2020), a atteint 32 % entre 2020-2021 et 2021-2022, pour un total de 4,8 millions d’heures.

Les difficultés de dotation en personnel ainsi que les effets négatifs sur la santé mentale du personnel engendrés par la quantité croissante d’heures supplémentaires peuvent créer un cycle d’épuisement professionnel et de manque de personnel. Ces problèmes peuvent avoir un effet de cascade sur les soins aux patients, et notamment induire un risque de préjudices involontaires. Dans l’ensemble du pays, le taux de préjudices à l’hôpital a augmenté pour atteindre 5,9 % en 2020-2021 et 6 % en 2021-2022 et 2022-2023, après s’être maintenu entre 5,3 % et 5,4 % depuis 2014Reference7 .

Ces tendances doivent être surveillées de près à mesure que s’intensifie la pression exercée sur la main-d’œuvre. Il faudra disposer de données plus détaillées sur l’expérience des dispensateurs de soins, notamment selon leur profession et leur champ d’activitéReference8 , afin de pouvoir élaborer des stratégies ciblées de maintien en poste susceptibles d’alléger la pression qui pèse sur une partie du système, de favoriser la santé globale de la main-d’œuvre et d’améliorer la qualité des soins.

Notes de bas de page

i.

Retour à la note de bas de page i dans le texte

Le terme postes dans le secteur de la santé désigne les « professions touchant la prestation directe de services de soins de santé aux patients, et les professions de soutien technique au personnel médical »Reference1, les psychologues, les travailleurs sociaux, les thérapeutes familiaux, les thérapeutes conjugaux et les autres conseillers assimilés, les travailleurs des services sociaux et communautaires, ainsi que les aides familiaux résidents, les aides de maintien à domicile et le personnel assimilé.

ii.

Retour à la note de bas de page ii dans le texte

Dans le cadre du présent rapport, les préposés aux services de soutien à la personne désignent les membres des groupes 3416 et 4412 de la Classification nationale des professions (CNP) de Statistique Canada.

iii.

Retour à la note de bas de page iii dans le texte

Dans le cadre du présent rapport, les travailleurs de la santé mentale comprennent les psychologues, les travailleurs sociaux, les thérapeutes familiaux, thérapeutes conjugaux et autres conseillers assimilés, et les travailleurs des services sociaux et communautaires.

iv.

Retour à la note de bas de page iv dans le texte

On calcule les heures de congé de maladie en pourcentage du total des heures travaillées en divisant le nombre d’heures de congé de maladie par la somme des heures de congé de maladie, des heures travaillées régulières et des heures travaillées supplémentaires, puis en multipliant ce résultat par 100 afin de l’exprimer en pourcentage.

Références

1.

Retour à la référence 1 dans le texte

Statistique Canada. Guide de l’Enquête sur les postes vacants et les salaires, 2023. Consulté le 17 novembre 2023.

2.

Retour à la référence 2 dans le texte

Institut canadien d’information sur la santé. Base de données canadienne SIG. 2023.

3.

Retour à la référence 3 dans le texte

Guerrero MD, Barnes JD. Profils de la santé mentale et leur association avec les répercussions négatives et les idées suicidaires pendant la pandémie de COVID-19 : une perspective canadienne. Rapports sur la santé. 2022.

4.

Retour à la référence 4 dans le texte

Société royale du Canada. La pandémie de COVID-19 : Impact sur les unités de soins intensifs au Canada. 2022.

5.

Retour à la référence 5 dans le texte

Association des commissions des accidents du travail du Canada. Statistiques nationales des accidents, maladies et décès professionnels. 2023.

6.

Retour à la référence 6 dans le texte

Institut canadien d’information sur la santé. La main-d’œuvre de la santé au Canada, 2022 — Statistiques éclair. 2023.

7.

Retour à la référence 7 dans le texte

Institut canadien d’information sur la santé. Tendances liées au personnel hospitalier et aux préjudices à l’hôpital durant la pandémie. Consulté le 14 novembre 2023.

8.

Retour à la référence 8 dans le texte

Gouvernement du Canada. Boîte à outils pour la rétention des effectifs infirmiers : Améliorer la vie professionnelle du personnel infirmier au Canada. Consulté le 14 novembre 2023.

Capacité à suivre les besoins changeants de la population

Capacité à suivre les besoins changeants de la population ggagnon

Le 29 février 2024 — Les caractéristiques démographiques et le lieu de résidence influent sur les besoins en santé de la population. En comprenant comment les travailleurs de la santé sont répartis dans les diverses régions canadiennes et les caractéristiques des populations visées par les soins, les décideurs et les planificateurs peuvent s’assurer que la composition de la main-d’œuvre de la santé évolue en fonction des besoins changeants de la population.

Effectif et répartition dans les régions urbaines et les régions rurales ou éloignées

La grande majorité des Canadiens vivent en région urbaineReference1. Or, il est plus difficile de pourvoir les postes vacants dans les collectivités rurales ou éloignées lorsqu’il y a pénurie de travailleurs de la santé, le bassin de ressources y étant plus restreint.

La proportion d’infirmières travaillant dans les régions rurales ou éloignées a diminué au cours des 10 dernières années, passant de 11,1 % en 2013 à 9,6 % en 2022 (voir la figure ci-dessous). Une proportion plus marquée de l’effectif des infirmières praticiennes travaille dans les régions rurales ou éloignées (1 sur 7 pour les infirmières praticiennes contre 1 sur 10 pour les autres types d’infirmières) et celles-ci jouent souvent un rôle déterminant dans la prestation des soins de première ligne dans ces régions. Cette proportion est toutefois en baisse : elle est passée de 18 % en 2013 à 14 % en 2022.

Par contre, la proportion de médecins de famille dans les régions rurales ou éloignées (environ 13 %) s’est maintenue au cours des 10 dernières années. Beaucoup de régions rurales ou éloignées comptent sur des médecins itinérants (des médecins de l’extérieur embauchés pour une courte durée) pour soigner leur population. Par exemple, en 2022, comme par les années précédentes, plus des deux tiers des médecins de famille au Nunavut étaient itinérants.

Enfin, la proportion des pharmaciens du Canada travaillant dans les régions rurales ou éloignées affichait une légère baisse sur 10 ans : elle était d’environ 10 % en 2022, contre 11 % en 2013. Dans une volonté d’améliorer l’accès aux soins, plusieurs autorités compétentes ont récemment élargi le champ d’exercice des pharmaciens de manière à leur permettre de prescrire des médicaments et d’offrir des traitements pour certaines affections mineuresReference2.

Proportion de dispensateurs travaillant dans les régions rurales ou éloignées, professionnels de la santé sélectionnés, provinces et territoires dont les données sont disponibles, 2013 à 2022

Texte de remplacement pour le graphique

Profession2013201420152016201720182019202020212022Tendance à la baisse statistiquem ent significative (p < 0,01)?
Infirmières de tout type11,1 %11,0 %10,2 %10,3 %10,2 %10,1 %9,9 %9,8 %9,7 %9,6 %Oui*
IP17,7 %17,2 %17,1 %17,4 %16,3 %15,7 %15,7 %14,7 %13,9 %14,1 %Oui*
IA9,7 %9,5 %9,2 %9,3 %9,2 %9,3 %9,1 %9,0 %8,9 %8,8 %Oui*
IAA14,6 %14,7 %12,3 %12,3 %12,1 %11,9 %11,5 %11,4 %11,2 %11,1 %Oui*
IPA14,4 %14,0 %13,6 %14,3 %14,7 %13,8 %13,8 %13,4 %12,7 %12,2 %Oui*
Médecins de famille13,5 %13,3 %13,4 %13,1 %13,2 %13,2 %13,1 %12,8 %12,9 %12,8 %Oui*
Spécialistes2,3 %2,3 %2,3 %2,3 %2,2 %2,2 %2,2 %2,2 %2,2 %2,2 %Non
Pharmaciens11,3 %11,0 %10,9 %10,7 %10,4 %10,3 %10,3 %10,2 %10,1 %9,8 %Oui*
Ergothérapeutes5,4 %5,5 %5,6 %5,2 %5,4 %5,2 %5,2 %5,2 %5,0 %5,2 %Oui*
Physiothérapeute6,8 %6,4 %6,5 %6,5 %6,7 %6,4 %6,4 %6,4 %6,4 %6,2 %Non

Remarques
IP : infirmières praticiennes; IA : infirmières autorisées; IAA : infirmières auxiliaires autorisées; IPA : infirmières psychiatriques autorisées.
* Les données montrent une tendance à la baisse au fil du temps qui est statistiquement significative (p < 0,01).
Les IPA sont réglementées uniquement dans les 4 provinces de l’Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique) et au Yukon.
Lorsque les données sur l’emplacement géographique ne sont pas disponibles pour un type donné de professionnel dans une province ou un territoire pendant au moins un an de l’analyse, elles sont exclues de toutes les années aux fins de comparaison des tendances pour ce groupe.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la collecte et la comparabilité des données, ainsi que des remarques propres à chaque province et territoire, consultez les notes méthodologiques relatives aux professions en question sur le site Web de l’ICIS.

Sources
Base de données sur la main-d’œuvre de la santé, Institut canadien d’information sur la santé.
Base de données médicales Scott’s, Institut canadien d’information sur la santé, données brutes fournies par iMD (© 2023 iMD Health Global Corp.).

Évolution de la main-d’œuvre de la santé et vieillissement de la population canadienne

La population canadienne vieillit et la demande en soins de santé s’accroît au fil du tempsReference3. Même si l’effectif global s’est élargi, le nombre d’infirmières en soins directs croît moins rapidement que la population âgée.

Le nombre d’infirmières en soins directs au Canada est par exemple passé de 59 à 52 par 1 000 aînés (65 ans et plus) dans les 10 dernières années. Cette baisse est surtout attribuable à une diminution du nombre d’infirmières autorisées, lesquelles forment le plus grand groupe d’infirmières réglementées; de 2013 à 2022, elles sont passées de 44 à 36 par 1 000 aînés. Sur la même période, le nombre d’infirmières auxiliaires autorisées a lui aussi légèrement diminué (de 17 à 16 par 1 000 aînés) tandis que le nombre d’infirmières psychiatriques autorisées est demeuré à 3 par 1 000 aînés. En revanche, le nombre d’infirmières praticiennes, qui forment le plus petit groupe d’infirmières réglementées, a augmenté de façon constante, passant de moins de 1 par 1 000 aînés en 2013 à 1 par 1 000 aînés en 2022.

Le nombre de médecins par 1 000 aînés a diminué entre 2013 et 2022, quoique légèrement : de 7,0 à 6,5 pour les médecins de famille, et de 6,2 à 5,6 pour les médecins spécialistes. On observe la même tendance chez les pharmaciens, qui sont passés de 6,7 à 6,3 par 1 000 aînés.

Le nombre d’ergothérapeutes et de physiothérapeutes en soins directs par 1 000 aînés demeure stable depuis 2013 (1,6 et 2,6, respectivement). La plupart des ergothérapeutes (81 %) et des physiothérapeutes (92 %) fournissent des soins directs. En 2022, les ergothérapeutes exerçaient principalement dans le milieu hospitalier (41 %) ou communautaire (43 %) tandis que les physiothérapeutes exerçaient surtout dans le milieu communautaire (64 %).

Texte de remplacement pour le graphique

Profession2013201420152016201720182019202020212022Tendance statistiquement significative (p < 0,01)?
IP0,60,60,70,70,80,80,80,90,91,0Oui (à la hausse)*
IA43,743,842,941,840,839,738,537,537,136,1Oui (à la baisse)*
IAA16,817,017,017,016,716,416,516,516,215,9Oui (à la baisse)*
IPA3,03,02,92,82,82,6Non
dispo nible
2,62,62,6  Oui (à la baisse)*
Médecins de famille7,07,06,96,96,66,76,66,56,36,3Oui (à la baisse)*
Spécialistes6,26,16,16,15,95,95,85,85,65,6Oui (à la baisse)*
Pharmaciens6,76,86,86,86,86,76,66,46,46,3Oui (à la baisse)*
Ergothérapeutes1,61,61,61,61,61,61,61,61,61,6Non
Physiothérapeutes2,42,52,52,62,5Non dispo
nible
Non dispo
nible
2,62,62,6  Non

Remarques 

IP : infirmières praticiennes; IA : infirmières autorisées; IAA : infirmières auxiliaires autorisées; IPA : infirmières psychiatriques autorisées. 
* Les données montrent que la tendance au fil du temps est statistiquement significative (p < 0,01). Pour les IA, les IAA, les IPA, les médecins de famille, les spécialistes et les pharmaciens, il s’agit d’une tendance significative à la baisse. Pour les IP, il s’agit d’une tendance significative à la hausse. 
Par aînés, on entend les personnes de 65 ans et plus. 
Lorsque les données ne sont pas disponibles pour un type donné de professionnel dans une province ou un territoire pendant au moins un an de l’analyse, elles sont exclues de toutes les années aux fins de comparaison des tendances pour ce groupe. 
Lorsque la population des provinces ou territoires dont les données ne sont pas disponibles excède 35 % de la population totale, les résultats globaux ne sont pas déclarés. 
Le dénominateur utilisé pour le calcul du nombre de dispensateurs par 1 000 aînés ne comprend que la population des provinces et territoires pour lesquels il existe des données correspondantes dans le numérateur.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la collecte et la comparabilité des données, ainsi que des remarques propres à chaque province et territoire, consultez les notes méthodologiques relatives aux professions en question sur le site Web de l’ICIS. 

Remarques propres à chaque groupe de professionnels 
Infirmières :
Les IPA sont réglementées uniquement dans les 4 provinces de l’Ouest (Manitoba, Saskatchewan, Alberta, Colombie-Britannique) et au Yukon. 
Comprend les infirmières qui occupent un emploi dans le cadre duquel elles fournissent des services ou des soins directement aux clients. 
Médecins :
Les données sur le nombre de médecins de famille de la Saskatchewan et de l’Alberta sont calculées à partir des données sur la rémunération à l’acte et n’incluent pas les médecins rémunérés exclusivement à l’aide d’autres modes de paiement. 
Dans le cadre de l’entente de services entre le gouvernement du Québec et l’ICIS, les données transmises par le Québec et détenues par l’ICIS ne peuvent être utilisées que pour la réalisation du mandat confié à l’ICIS par le Québec et ne sont donc pas incluses dans l’analyse. 
Les Territoires du Nord-Ouest ne soumettent pas de données à l’échelle des spécialités à la Base de données nationale sur les médecins (BDNM). 
Le Nunavut ne soumet pas de données à la BDNM. 
Ergothérapeutes et physiothérapeutes :
Comprend les ergothérapeutes et physiothérapeutes qui occupent un emploi dans le cadre duquel ils fournissent des services ou des soins directement aux clients. 
Pharmaciens :
Comprend les pharmaciens qui occupent un emploi dans la profession (main-d’œuvre). 

Sources 
Base de données sur la main-d’œuvre de la santé, Institut canadien d’information sur la santé. 
Base de données nationale sur les médecins, Institut canadien d’information sur la santé.

Les données actuellement disponibles peuvent servir à mener des analyses plus détaillées pour faire ressortir ces écarts, étant donné que les tendances peuvent varier selon les caractéristiques géographiques. Par exemple, si la proportion d’infirmières et de pharmaciens dans les régions rurales ou éloignées a diminué au cours des 10 dernières années, une évaluation des besoins, des modèles de soins et des champs d’exercice selon la région peut toutefois contribuer à combler l’écart entre l’effectif et la demande en soins dans les zones de la région où se concentrent les aînés.

Règle générale, le vieillissement accéléré de la population accroît la pression exercée sur les systèmes de santé et, selon les estimations de Statistique Canada, un quart de la population canadienne sera âgée de 65 ans et plus en 2051Reference3. L’enquête de 2021 du Fonds du Commonwealth a quant à elle révélé que 30 % des aînés du Canada composaient avec au moins 3 affections chroniques et que 47 % prenaient régulièrement 4 médicaments d’ordonnance ou plusReference4. En outre, 3 sur 5 avaient besoin de consulter ou avaient consulté un spécialiste dans les 2 années précédentesReference4.

Les préposés aux services de soutien à la personne (PSSP) sont souvent les aidants principaux de personnes en soins de longue durée ou de bénéficiaires de services à domicile et forment probablement le plus grand groupe de professionnels de la santé au CanadaReference5. Un projet pilote de l’ICIS reposant sur les données du répertoire des aides-soignants de l’Alberta a d’ailleurs révélé qu’en 2022, la province comptait davantage de PSSP (39 396) que d’infirmières autorisées (36 302). Qui plus est, il s’agit probablement d’une sous-estimation, puisque ce nombre regroupe seulement les PSSP qui travaillent dans le secteur public. Or, le vieillissement de la population canadienne conjugué aux efforts de réduction des coûts a provoqué une hausse de la demande en PSSP. De plus en plus d’autorités compétentes au pays travaillent donc à développer et à améliorer la consignation de données sur les PSSP, lesquelles sont essentielles à une bonne compréhension de la situation de ce groupe de travailleurs très peu réglementéReference6.