Une enquête internationale révèle que le Canada accuse un retard au chapitre de l’accès aux soins de première ligne
Retour à l’enquête de 2023 du Fonds du Commonwealth
Le 21 mars 2024 — Les dispensateurs de soins de première ligne constituent souvent le premier point de contact des patients qui ont besoin de soins médicaux. Ils jouent donc un rôle crucial dans la santé des Canadiens. Les résultats de l’enquête de 2023 du Fonds du Commonwealth (FCMW) réalisée auprès d’adultes dans 10 pays à revenu élevé révèlent que les Canadiens doivent composer avec des défis toujours plus grands pour accéder à des soins de première ligne. Ces résultats mettent également en relief la possibilité d’élargir le recours aux outils numériques pour la communication et l’échange d’information entre les patients et les dispensateurs de soins, ainsi que pour la prestation de soins virtuels.
Reconnaissant l’importance d’offrir des soins de première ligne de grande qualité afin de favoriser la santé des Canadiens, les gouvernements du pays travaillent de concert pour accroître la rapidité d’accès à ces soins et leur efficacité.
Moins d’adultes canadiens déclarent avoir un médecin ou un lieu de soins attitré
La proportion de Canadiens âgés de 18 ans et plus ayant accès à un dispensateur de soins de première ligne a diminué, passant de 93 % en 2016 à 86 % en 2023 — il s’agit de la proportion la plus faible parmi les 10 pays ayant participé à l’enquête (moyenne du FCMW en 2023 : 93 %). Ce résultat signifie qu’environ 4 millions d’adultes canadiens n’avaient pas de dispensateur de soins de première ligne en 2023.
L’accès à un dispensateur de soins de première ligne au fil des ans
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Les proportions d’adultes qui ont déclaré avoir un médecin ou un lieu de soins attitré sont les suivantes pour 2023 : Pays-Bas, 99 %; Nouvelle-Zélande, 97 %; Royaume-Uni, 97 %; Allemagne, 96 %; Australie, 94 %; moyenne du FCMW, 93 %; Suisse, 92 %; France, 91 %; Suède, 88 %; États-Unis, 87 %; Canada, 86 %. Le Canada avait enregistré une proportion de 90 % pour 2020 et de 93 % pour 2016. La moyenne du FCMW se chiffrait quant à elle à 94 % en 2020 et à 95 % en 2016.
Remarques
Le résultat du Canada pour 2023 est sensiblement inférieur à la moyenne du FCMW.
Le résultat du Canada pour 2023 est sensiblement différent de celui obtenu en 2016 et en 2020.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
Sources
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2016, 2020 et 2023, Fonds du Commonwealth.
Le manque d’accès à un dispensateur de soins de première ligne influe négativement sur la santé de la personne et sur la santé de la population dans son ensembleRéférence1. Les personnes issues d’un ménage à faible revenu, les jeunes adultes (de 18 à 34 ans) et les personnes de genre masculin étaient les Canadiens les plus susceptibles de ne pas avoir accès à un dispensateur de soins de première ligne.
Parmi les Canadiens sans dispensateur de soins de première ligne attitré, 39 % ont par ailleurs déclaré avoir au moins une affection chronique et 29 % prennent au moins un médicament d’ordonnance. Un meilleur accès aux soins de première ligne peut conduire à de meilleurs résultats pour la santé ainsi que réduire le nombre d’hospitalisations et de visites au service d’urgenceRéférence2 .
Caractéristiques sociodémographiques des Canadiens qui ont un dispensateur de soins de première ligne attitré
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Les proportions d’adultes canadiens qui ont déclaré avoir un médecin ou un lieu de soins attitré selon le groupe de revenu sont les suivantes : 150 000 $ et plus, 93 %; 125 000 $ à moins de 150 000 $, 90 %; 90 000 $ à moins de 125 000 $, 89 %; 60 000 $ à moins de 90 000 $, 87 %; 30 000 $ à moins de 60 000 $, 83 %; Moins de 30 000 $, 81 %.
Les proportions d’adultes qui ont déclaré avoir un médecin ou un lieu de soins attitré selon le groupe d’âge sont les suivantes : 65 ans et plus, 93 %; 35 à 64 ans, 88 %; 18 à 34 ans, 78 %.
Les proportions d’adultes qui ont déclaré avoir un médecin ou un lieu de soins attitré selon le genre sont les suivantes : Genre féminin, 90 %; Genre masculin, 82 %.
Remarques
Exclut les répondants qui n’ont pas précisé leur revenu ou leur âge. Exclut les répondants qui se sont identifiés comme transgenres, non conformes dans le genre ou de genre autre en raison du faible volume de cas.
Source
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2023, Fonds du Commonwealth.
Les Canadiens ont plus de difficulté à obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain et à accéder à des soins en dehors des heures régulières de consultation
En 2023, seuls 26 % des Canadiens ont été en mesure d’obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain — ce qui représente une baisse par rapport à 2016 (46 %). Selon ce résultat, les Canadiens sont les moins susceptibles d’obtenir un tel rendez-vous (moyenne du FCMW : 42 %). Moins du quart des Canadiens ont par ailleurs estimé qu’il est facile d’obtenir des soins médicaux le soir, la fin de semaine ou un jour férié sans se rendre au service d’urgence (Canada : 23 %; moyenne du FCMW : 32 %).
Rendez-vous le jour même ou le lendemain pour consulter un médecin ou du personnel infirmier
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Les proportions d’adultes qui ont déclaré avoir été en mesure d’obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain pour consulter un médecin ou du personnel infirmier la dernière fois qu’ils ont été malades ou qu’ils ont eu besoin de soins médicaux sont les suivantes pour 2023 : Pays-Bas, 54 %; Allemagne, 51 %; Royaume-Uni, 47 %; Suisse, 45 %; États-Unis, 43 %; Australie, 42 %; moyenne du FCMW, 42 %; Suède, 37 %; France, 36 %; Nouvelle-Zélande, 35 %; Canada, 26 %. En 2016, le résultat du Canada se chiffrait à 46 % et la moyenne du FCMW à 60 %.
Remarques
Le résultat du Canada pour 2023 est sensiblement inférieur à la moyenne du FCMW.
Le résultat du Canada pour 2023 est sensiblement différent de celui obtenu en 2016.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
Dans l’enquête de 2023, les rendez-vous le jour même ou le lendemain comprennent les rendez-vous en personne et les rendez-vous par téléphone ou par vidéoconférence.
Exclut les répondants qui n’ont pas eu besoin de prendre un rendez-vous pour consulter un médecin ou du personnel infirmier, ceux qui n’ont pas été en mesure d’obtenir un rendez-vous et ceux qui se sont plutôt rendus au service d’urgence d’un hôpital ou dans une clinique ou un établissement de soins d’urgence.
Sources
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2016 et 2023, Fonds du Commonwealth.
Rendez-vous le soir, la fin de semaine ou un jour férié
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Les proportions d’adultes qui ont déclaré qu’il était très ou assez facile d’obtenir des soins médicaux le soir, la fin de semaine ou un jour férié sans se rendre au service d’urgence sont les suivantes pour 2023 : Pays-Bas, 56 %; États-Unis, 38 %; Allemagne, 37 %; Australie, 35 %; France, 33 %; moyenne du FCMW, 32 %; Nouvelle-Zélande, 31 %; Suisse, 29 %; Canada, 23 %; Royaume-Uni, 21 %; Suède, 18 %. En 2016, le résultat du Canada se chiffrait à 35 % et la moyenne du FCMW à 46 %.
Remarques
Le résultat du Canada pour 2023 est sensiblement inférieur à la moyenne du FCMW.
Le résultat du Canada pour 2023 est sensiblement différent de celui obtenu en 2016.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
Exclut les répondants qui n’ont pas eu besoin d’obtenir de soins le soir, la fin de semaine ou un jour férié.
Sources
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2016 et 2023, Fonds du Commonwealth.
Les visites évitables au service d’urgence reflètent la mesure dans laquelle les soins de première ligne sont adéquatsRéférence3. Or, parmi les Canadiens qui avaient un dispensateur de soins de première ligne et qui sont allés au service d’urgence, 2 sur 5 ont déclaré que le motif de leur dernière visite au service d’urgence aurait pu être pris en charge là où ils reçoivent habituellement leurs soins. De plus, 75 % des Canadiens qui estimaient que le motif de leur dernière visite au service d’urgence aurait pu être traité ailleurs ont également indiqué qu’ils n’avaient pas été en mesure d’obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain la dernière fois qu’ils ont été malades ou qu’ils ont eu besoin de consulter un médecin.
La plupart des Canadiens sont satisfaits des soins qu’ils reçoivent de leur dispensateur de soins de première ligne
Bien qu’il puisse être difficile de se trouver un médecin attitré, les Canadiens qui étaient en mesure d’accéder à un dispensateur de soins de première ligne ont généralement fait état d’expériences positives. La plupart ont en effet déclaré que leur dispensateur de soins de première ligne était respectueux et facile à comprendre et qu’il leur permettait de participer à la prise de décisions concernant leurs soins.
Expériences des Canadiens dans leurs interactions avec leur dispensateur de soins de première ligne
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- 86 % des adultes canadiens considèrent que leur médecin attitré ou que l’équipe médicale les traite toujours avec courtoisie et respect. La moyenne du FCMW est de 80 %.
- 68 % des adultes canadiens considèrent que leur médecin attitré ou que l’équipe médicale leur explique toujours les choses de façon à ce qu’ils les comprennent. La moyenne du FCMW est de 62 %.
- 58 % des adultes canadiens considèrent que leur médecin attitré ou que l’équipe médicale leur permet toujours de participer à la prise de décisions concernant leurs soins. La moyenne du FCMW est de 54 %.
- 56 % des adultes canadiens considèrent que leur médecin attitré ou que l’équipe médicale connaît toujours les renseignements importants concernant leurs antécédents médicaux. La moyenne du FCMW est de 52 %.
- 54 % des adultes canadiens considèrent que leur médecin attitré ou que l’équipe médicale les aide toujours à coordonner ou organiser les soins reçus d’autres médecins ou cliniques. La moyenne du FCMW est de 45 %. Exclut ceux qui n’ont pas eu besoin de consulter un autre médecin ou professionnel de la santé ou qui n’ont pas eu besoin de coordination pour leurs soins.
- 52 % des adultes canadiens considèrent que leur médecin attitré ou que l’équipe médicale leur consacre toujours assez de temps. La moyenne du FCMW est de 48 %.
Remarques
* Exclut les répondants qui n’ont pas eu besoin de consulter un autre médecin ou professionnel de la santé ou qui n’ont pas eu besoin de coordination pour leurs soins.
Exclut les répondants qui ont déclaré n’avoir aucun médecin ni lieu de soins attitré.
Les résultats du Canada pour 2023 sont sensiblement supérieurs à la moyenne du FCMW.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
Source
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2023, Fonds du Commonwealth.
Les soins virtuels ont rapidement pris de l’ampleur au Canada dans le contexte de la pandémie de COVID-19 alors que les professionnels de la santé se tournaient vers la prestation de soins par téléphone ou vidéoconférenceRéférence4. Ainsi, le tiers des Canadiens (33 %; moyenne du FCMW : 23 %) ont fait état d’une consultation virtuelle avec leur dispensateur de soins de première ligne, les personnes de genre féminin et celles ayant un niveau de scolarité élevé étant les plus susceptibles d’avoir eu recours à ce type de soins. En outre, la plupart (80 %) des personnes qui ont consulté leur dispensateur de soins de première ligne en mode virtuel se sont dites assez ou très satisfaites de leur expérience (moyenne du FCMW : 78 %).
Le recours aux outils numériques s’intensifie au Canada, mais leur adoption demeure faible par rapport aux pays semblables
Bien que la prestation de soins virtuels prenne de l’ampleur au Canada, l’utilisation d’outils numériques pour communiquer et échanger de l’information avec les dispensateurs de soins demeure inférieure à la moyenne du FCMW.
Les médecins de première ligne offrent davantage de services en ligne, comme la possibilité de communiquer par courriel ou de demander un rendez-vous ou le renouvellement d’une ordonnance par voie électroniqueRéférence5. Toutefois, la proportion de Canadiens à utiliser ces services en ligne est généralement bien en deçà de la moyenne du FCMW.
Utilisation et adoption des outils de santé numérique et de communication électronique
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- 21 % des Canadiens ont utilisé un site Web sécurisé, un portail pour les patients ou une application sur leur téléphone cellulaire pour demander un rendez-vous avec leur médecin attitré. La moyenne du FCMW n’a pas pu être calculée. Au Canada, 38 % des médecins de première ligne ont indiqué que leur cabinet permettait aux patients de prendre des rendez-vous en ligne (communications par courriel exclues). La moyenne du FCMW est de 57 %.
- 16 % des Canadiens ont utilisé un site Web sécurisé, un portail pour les patients ou une application sur leur téléphone cellulaire pour communiquer ou envoyer un courriel à leur médecin attitré au sujet d’une question ou d’une préoccupation d’ordre médical. La moyenne du FCMW est de 27 %. Au Canada, 50 % des médecins de première ligne ont indiqué que leur cabinet permettait aux patients de faire part de leurs questions ou préoccupations par courriel ou par l’intermédiaire d’un site Web sécurisé. La moyenne du FCMW est de 75 %.
- 14 % des Canadiens ont utilisé un site Web sécurisé, un portail pour les patients ou une application sur leur téléphone cellulaire pour demander le renouvellement d’une ordonnance à leur médecin attitré. La moyenne du FCMW n’a pas pu être calculée. Au Canada, 24 % des médecins de première ligne ont indiqué que leur cabinet permettait aux patients de demander des renouvellements d’ordonnance en ligne (communications par courriel exclues). La moyenne du FCMW est de 58 %.
Remarques
* Comme cette question n’a pas été posée dans tous les pays participants, la moyenne du FCMW n’a pas pu être calculée.
† Les résultats du Canada sont sensiblement inférieurs à la moyenne du FCMW.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
Exclut les personnes qui n’avaient pas d’adresse électronique, de téléphone intelligent ou d’ordinateur.
Inclut seulement les répondants qui avaient un médecin ou un lieu de soins attitré.
Sources
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2023, et Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé auprès des médecins de première ligne, 2022, Fonds du Commonwealth.
L’utilisation d’outils électroniques pour l’échange d’information sur la santé et la communication — y compris pour la prestation de soins virtuels — s’intensifie au Canada. Il faut toutefois continuer de déployer des efforts pour renforcer la disponibilité et l’adoption de ces outils de santé numériques, car ils sont susceptibles d’accroître l’efficacité et l’efficience de la prestation des services de santé et d’élargir l’accès aux soins.
Références
1.
Starfield B, Shi L, Macinko J. Contribution of primary care to health systems and health. The Milbank Quarterly. 2005.
2.
Shi L. The impact of primary care: A focused review. Scientifica. 2012.
3.
Parkinson B, Meacock R, Checkland K, Sutton M. How sensitive are avoidable emergency department attendances to primary care quality? Retrospective observational study. BMJ Quality & Safety. 2021.
4.
Institut canadien d’information sur la santé. L’élargissement des soins virtuels au Canada : nouvelles données et informations. 2023.
5.
Institut canadien d’information sur la santé. Des soins toujours difficiles d’accès. Consulté le 4 janvier 2024.