Opioïdes et COVID-19 — quand une crise en cache une autre : Josée Joliat et le Dr Mark Lysyshyn

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Mark Lysyshyn et Josée Joliat20 min | Publié le 25 mai 2021
Bien que la crise des opioïdes ne fasse plus les gros titres depuis le début de la pandémie de COVID-19, les facteurs y ayant mené sont toujours présents, et nombre d’entre eux se sont même aggravés. Nous discutons avec Josée Joliat, infirmière hygiéniste au Service de santé publique de Sudbury, et le Dr Mark Lysyshyn, médecin hygiéniste pour Vancouver Coastal Health, de l’incidence des mesures et des restrictions liées à la pandémie dans leur collectivité respective.

Cet épisode est disponible en anglais seulement, mais sa transcription en français se trouve sur la présente page.

Transcription

Alex Maheux:

La situation liée à la COVID-19 évolue rapidement, si bien que les circonstances peuvent avoir changé depuis l’enregistrement de ce balado.

<Musique>

Alex Maheux:

Bonjour, bienvenue au Balado d’information sur la santé au Canada. Je suis Alex Maheux et j’anime ce balado. Dans cette émission de l’Institut canadien d’information sur la santé, nous allons analyser les systèmes de santé du Canada avec des experts qualifiés. Restez à l’écoute pour en savoir plus sur les politiques et systèmes de santé, et sur le travail effectué pour favoriser la santé des Canadiens.

Aujourd’hui, nous allons discuter des 2 crises que nous vivons actuellement : celle des opioïdes et celle de la COVID-19, avec 2 experts qui nous expliqueront en détail la situation dans leur partie du pays. Le Dr Mark Lysyshyn, médecin hygiéniste en chef de la région de Vancouver et de la côte nord en Colombie-Britannique, codirige les interventions de la santé publique en matière de COVID-19 et de surdoses. Il est spécialisé en santé publique et en médecine de prévention, et professeur adjoint d’enseignement clinique à l’École de santé publique et des populations de l’Université de la Colombie-Britannique.

Nous avons aussi avec nous Josée Joliat, infirmière au Service de santé publique de Sudbury et du district en Ontario. Josée fait partie de l’équipe spécialisée en santé mentale et toxicomanie. Elle est coordonnatrice de la Stratégie communautaire contre les drogues de la ville du Grand Sudbury. Elle lutte contre les problèmes associés à la consommation d’opioïdes et d’autres substances à l’aide d’une approche globale.

Veuillez prendre note que les opinions et commentaires de nos invités ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Institut canadien d’information sur la santé. Allons-y.

Bonjour, Josée et Mark. Bienvenue au balado. Merci d’être des nôtres.

Josée Joliat:

Bonjour et merci.

Dr. Mark Lysyshyn:

Oui, merci. De rien.

Alex Maheux:

La propagation de la COVID-19 partout au Canada et dans le monde en cours des 18 derniers mois a évidemment engendré des risques pour la santé de tous les Canadiens, mais certaines populations sont touchées de manière disproportionnée, particulièrement les toxicomanes. Mark, j’imagine qu’en tant que médecin hygiéniste en chef, vous travaillez à de nombreux dossiers liés à la santé, y compris la pandémie. Sachant ce que vous savez de la crise des opioïdes, comment arrivez-vous à gérer vos priorités, entre la pandémie qui fait rage et tous les autres besoins liés à la santé dans votre région?

Dr. Mark Lysyshyn:

Eh bien, c’est effectivement un défi. Vous savez, la crise des surdoses est vraiment un problème grave. Mais la pandémie est si omniprésente qu’elle retient toute l’attention du gouvernement et de la société et qu’il est difficile de faire avancer les autres dossiers liés à la santé, y compris celui des surdoses. La pandémie et les mesures sanitaires provoquent d’importantes répercussions sur la crise des surdoses que nous ne pouvons pas espérer résoudre cette dernière tant que nous n’aurons pas jugulé la propagation. Actuellement, les gens craignent d’accéder aux services dont ils ont vraiment besoin pour ne pas mourir d’une surdose.

Alex Maheux:

Josée, en tant qu’infirmière en santé publique, comment trouvez-vous l’équilibre entre votre travail auprès des toxicomanes et la pandémie?

Josée Joliat:

L’équilibre est difficile à trouver, évidemment, parce que la COVID-19 consomme une très grande partie des ressources du ministère de la Santé publique. Toutefois, l’équipe de la Stratégie communautaire contre les drogues, qui collabore localement avec divers organismes, a eu la chance de pouvoir poursuivre son travail et s’adapter le mieux possible à la situation actuelle. Je crois que ce sont ces collaborations externes qui nous ont vraiment permis de continuer d’avancer. Nous nous sommes assurés de maintenir le cap malgré l’omniprésence de la COVID-19. Nous savons à quel point la pandémie a accentué certaines disparités dans notre collectivité et a touché les gens différemment. Nous nous sommes donc assurés de ne pas nous écarter de nos buts, de continuer de nous concentrer sur certaines communautés et de n’oublier personne dans nos interventions.

Alex Maheux:

Absolument. L’ICIS a récemment publié un rapport sur les conséquences inattendues de la pandémie de COVID-19, y compris sur la toxicomanie. Le document révèle que les visites aux services d’urgence et les hospitalisations liées à des intoxications au fentanyl, à ses dérivés et aux opioïdes ont respectivement augmenté de 20 % et de 49 % au cours de la dernière année. Josée, cette hausse est-elle observable sur le terrain? Quel est l’état réel de la situation, et qu’aimeriez-vous voir et entendre?

Josée Joliat:

Il se passe beaucoup de choses, n’est-ce pas? Nous voyons les chiffres, mais nous avons aussi beaucoup d’échos d’histoires de membres de la collectivité. Des groupes populaires ont même été mis sur pied parce que les gens ressentaient le besoin d’agir. Nous voyons par exemple ce genre de mouvement dans le Grand Sudbury depuis le début de la pandémie. Cross for Change est un groupe de citoyens qui a ressenti le besoin d’honorer la mémoire des membres de la collectivité décédés de la crise des opioïdes, mais aussi de la toxicomanie en général. Nous avons donc maintenant un lieu commémoratif dont la portée et la raison d’être ne cessent de croître. Oui, il y a les chiffres, mais il y a aussi les histoires à fendre le cœur. Nous étions conscients que la pandémie aurait des répercussions, mais je ne crois pas que nous savions à quel point elle frapperait les toxicomanes de notre collectivité, ainsi que les gens qui souffrent de problèmes de santé mentale. L’isolement, le stress et toutes les autres répercussions de la pandémie ont une énorme incidence sur notre santé mentale. Les statistiques le démontrent, et, sans vouloir minimiser la situation dans le reste du pays, je dois dire que la collectivité de Sudbury a malheureusement été très durement touchée.

Alex Maheux:

Je comprends. Mark, à Vancouver, le problème de consommation d’opioïdes était évidemment déjà bien documenté avant la pandémie. Vous l’avez rapidement mentionné. Comment la pandémie et les restrictions sanitaires ont-elles rendu de plus en plus difficile le soutien aux personnes souffrant de toxicomanie?

Dr. Mark Lysyshyn:

Oui, la pandémie a tout d’abord entravé l’approvisionnement en drogues. Le virus a perturbé le monde entier et de nombreux secteurs de la société, y compris les déplacements internationaux et le transport des marchandises. Je crois qu’il a eu comme première conséquence de rendre les drogues plus toxiques. Les policiers et douaniers à qui j’ai parlé croient vraiment que parce que l’approvisionnement ferroviaire a été interrompu, les drogues ont dû être fabriquées localement, même si certaines matières premières provenaient peut-être de l’extérieur. Donc, des amateurs ont commencé à transformer le fentanyl en fausse héroïne, ce que les anciens fournisseurs avaient appris à faire. Les drogues sont donc devenues plus dangereuses, comme au début de la crise des surdoses. Les concentrations de fentanyl ont augmenté, sont devenues variables, le carfentanyl est revenu sur le marché, de même que les benzodiazépines d’origine illicite.

La toxicité a augmenté et les gens ont commencé à craindre d’utiliser les services de réduction des méfaits qui prévenaient efficacement les décès par surdose, par exemple les sites de consommation supervisée, les sites de prévention des surdoses, les services de vérification des drogues, ces services offerts dans des établissements communautaires qui n’étaient pas conçus pour permettre la distanciation physique. Ces endroits qui doivent accueillir le plus de gens possible sont souvent très petits parce qu’ils manquent de financement. Ils doivent être situés près des bénéficiaires afin de pouvoir assurer une intervention rapide en cas de surdose. Lorsque les mesures de distanciation physique ont été imposées, les lieux ont changé, et les toxicomanes ne se sont plus sentis à l’aise de les fréquenter. Le nombre de visites a dégringolé au début de la pandémie parce qu’évidemment, les gens avaient peur d’attraper la COVID-19. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour mettre en place les mesures de prévention et de contrôle des infections, mais les gens ont craint de se rendre dans ces endroits plutôt achalandés. Or, sans supervision, les personnes qui consomment des drogues risquent beaucoup plus de mourir d’une surdose.

Alex Maheux:

Donc, avez-vous observé une hausse des décès liés aux opioïdes durant la pandémie?

Dr. Mark Lysyshyn:

Oui. Il est toujours difficile d’établir la cause d’un décès, à savoir la mesure dans laquelle il est lié à la qualité des substances consommées ou à l’accès aux services. Toutefois, les décès ne surviennent pas dans nos points de service. Ils ont lieu dans les résidences privées, les ruelles, tous les endroits où la consommation de drogue est très dangereuse parce que personne n’est témoin des surdoses.

Nous nous sommes aussi demandé si les décès par surdose n’avaient pas aussi augmenté dans les lieux extérieurs parce que les gens sont moins enclins à aider les victimes de surdose, car ils craignent d’approcher les étrangers qui pourraient leur transmettre la COVID-19. Les passants sont aussi plus rares qu’avant la pandémie. On demande aux citoyens de rester chez eux, de ne pas sortir. Il y a donc moins de chances que quelqu’un passe devant la ruelle, voit la victime de surdose et appelle à l’aide. La pandémie augmente donc les risques liés aux surdoses de diverses manières.

Alex Maheux:

Je comprends. Josée, pouvez-vous nous expliquer en détail comment la pandémie et les restrictions sanitaires ont compliqué le travail de soutien aux toxicomanes à Sudbury?

Josée Joliat:

Eh bien, certaines des directives et mesures de santé publique liées à la COVID-19 mises en place, comme s’isoler, maintenir une distance de 2 mètres et limiter nos interactions, sont complètement à l’opposé de ce que nous préconisons pour réduire les risques. Par exemple, l’isolement peut souvent être fatal pour un toxicomane. Des lignes de soutien téléphonique ont été créées pour essayer de soutenir les gens durant le confinement. Les organismes ont dû adapter leurs services tant bien que mal. Nous avons observé une réduction des heures de service et des activités des groupes de soutien. De nombreuses personnes ont perdu le sens de la collectivité qu’elles trouvaient dans ces services.

Alex Maheux:

Et de votre côté, Marc?

Dr. Mark Lysyshyn:

Oui. La première stratégie a vraiment été de contenir la pandémie, particulièrement dans les quartiers où les surdoses sont fréquentes. La tâche n’a pas été facile. Nous avons dû prendre des mesures spéciales, comme créer des chambres d’isolement dans des hôtels, des lieux où transférer les gens qui habitaient dans un environnement à risque élevé afin de briser les chaînes de propagation. Une camionnette de dépistage mobile trouvait les cas de COVID-19 et les dirigeait vers ces lieux d’isolement. Une campagne a été mise sur pied pour immuniser cette population dans les premiers groupes à risque. Nous avons vraiment essayé de la protéger le plus possible contre la COVID-19. Maintenant que les gens sont vaccinés, le taux de COVID-19 a baissé spectaculairement dans le voisinage. Nous tentons maintenant d’en informer tout le monde pour que les toxicomanes ne craignent plus de venir chercher de l’aide.

Aux points de service, nous nous assurons que les gens comprennent qu’il est plus important pour eux d’utiliser les services que de rester à la maison, isolés. Nous avons aussi essayé de rendre nos établissements aussi sécuritaires que possible en installant du verre acrylique et en adoptant d’autres mesures pour que les gens puissent les fréquenter sans attraper la COVID-19.

Alex Maheux:

Pensez-vous que la culture de Vancouver a accéléré l’exécution des stratégies parce que l’infrastructure était déjà en place?

Dr. Mark Lysyshyn:

Vous parlez des stratégies de prévention des surdoses?

Alex Maheux:

Oui.

Dr. Mark Lysyshyn:

Oui, beaucoup de services étaient déjà opérationnels, mais je crois que chacun s’est heurté à de nombreuses difficultés au début du confinement il y a un an. Les intervenants ont réalisé qu’ils devaient changer leur manière de fonctionner. Ils avaient aussi peur que les bénéficiaires leur transmettent la COVID-19. Ils ont donc tous dû apprendre à porter l’équipement de protection individuel et à l’utiliser correctement, par exemple à déterminer quel équipement porter selon le type de situation. Personne n’avait eu ce genre de formation auparavant. Pour offrir les services en toute sécurité, chacun a dû se familiariser rapidement avec ce type de procédure.

Alex Maheux:

Je comprends. Josée, quelle est la situation de votre côté? Quels types de politiques ou stratégies ont été mises en place dans votre communauté pour surmonter les obstacles?

Josée Joliat:

Eh bien, j’ai déjà mentionné la ligne téléphonique de prévention des surdoses, qui n’est pas réservée au Grand Sudbury, mais qui est assurément un outil dont nous promouvons l’utilisation afin que les gens ne consomment pas de drogue seuls. Si vous avez accès à un téléphone, vous pouvez au moins appeler. La ligne North a été créée et est dirigée par des gens qui consomment des drogues, ce qui est génial. Les pratiques exemplaires sont souvent issues de centres d’intervention en quelque sorte dirigés par d’anciens toxicomanes ou des personnes qui ont déjà vécu une expérience de consommation de drogue. Nous encourageons donc l’utilisation de cette ligne. Je dois aussi souligner la collaboration communautaire. Des organismes se sont alliés pour combler les lacunes dans l’offre de services, les effectifs, les lieux couverts, etc. afin que nous puissions continuer d’offrir nos services de gestion du sevrage ou simplement des refuges d’isolement, qui ont été très importants pour les consommateurs de drogues et même les sans-abri, qui n’ont pas nécessairement d’endroit où s’isoler. Les membres de notre collectivité se sont donc vraiment regroupés pour trouver la meilleure façon de s’adapter à la situation tout au long de la pandémie.

Alex Maheux:

C’est formidable d’entendre que les organismes collaborent entre eux.

Josée Joliat:

Oui, c’est fantastique.

Alex Maheux:

J’imagine que travailler dans le secteur de la santé, spécifiquement auprès des toxicomanes, est fondamentalement très stressant. Comment arrivez-vous à gérer la lourdeur de la tâche, et comment va votre moral actuellement?

Josée Joliat:

C’est difficile, même accablant certains jours. Je pense pouvoir parler pour tout le monde en disant que certaines journées sont plus dures que les autres. Il nous arrive de nous sentir dépassés par les événements. Mais, ensuite, nous nous souvenons de la raison pour laquelle nous faisons ce travail, et que si personne ne le fait, rien ne changera. Nous continuons donc de nous serrer les coudes et de nous concentrer sur les résultats : nous sauvons des vies et aidons des gens qui ont terriblement besoin de nous. Tout travail accompli peut être considéré comme du bon travail. Je crois que nous faisons du bon travail en faisant simplement avancer ces projets pour le Grand Sudbury.

Nous tentions déjà de mettre en place notre premier service de consommation supervisée avant l’arrivée de la COVID-19. Le besoin est encore plus criant maintenant. Nous essayons simplement de continuer d’avancer et de nous rappeler pourquoi nous le faisons. Je crois que c’est ce à quoi nous devons nous accrocher.

Alex Maheux:

Je comprends. Vous faites un travail incroyable. Et vous, Marc, comment vous portez-vous?

Dr. Mark Lysyshyn:

L’année a certainement été difficile pour les travailleurs de la santé publique. Nous avons cessé de compter nos heures, particulièrement lorsque le nombre d’infections et d’expositions au virus a augmenté partout dans la collectivité. Nous devions gérer la situation avec des effectifs limités, ce qui n’a pas été facile. Cependant, nous avons au moins eu un bon soutien de la part du gouvernement en ce qui a trait à la pandémie, ce qui nous a permis de former des équipes de recherche des contacts. La situation actuelle est assez bonne. Toutefois, à divers moments pendant la pandémie, nous avons eu de la difficulté à garder la tête hors de l’eau. Nous avons peu de temps à consacrer aux autres problèmes de santé, comme les surdoses, en raison du nombre de cas de COVID-19, d’éclosions et d’expositions.

Alex Maheux:

Je comprends. En revanche, qu’est-ce qui vous donne espoir? Qu’est-ce qui vous motive à aller travailler chaque jour?

Dr. Mark Lysyshyn:

Nous arriverons un jour au bout du tunnel. L’efficacité des vaccins dans diverses populations nous donne vraiment beaucoup d’espoir. Le quartier Downtown Eastside de Vancouver, par exemple, est habité par une population très complexe qui présente de nombreux facteurs de risque de transmission de la COVID-19. Les gens vivent entassés les uns sur les autres. Il arrive que tous les voisins de palier partagent une même salle de bains. La COVID-19 se propage très rapidement dans ces conditions, mais la vaccination a donné d’excellents résultats. Le nombre de cas a baissé, pas seulement ici, mais aussi dans tous les quartiers de Vancouver où les risques de transmission de la COVID-19 étaient moins élevés parce que les gens vivent dans des maisons, des condos, etc. Donc, le vaccin fonctionne là où il est utilisé. Il faut donc simplement obtenir un nombre suffisant de doses et convaincre les gens de se faire vacciner. C’est ce que nous faisons actuellement et ce qui nous donne un peu d’espoir.

Évidemment, l’immunisation ne va pas résoudre la crise des surdoses, mais elle nous aidera au moins à éliminer les répercussions de la pandémie et à revenir au stade d’avancement où nous étions. En 2019, le nombre de décès par surdose avait baissé. La toxicité des drogues semblait aussi diminuer. Mais, évidemment, nous sommes maintenant revenus à la case départ.

Josée Joliat:

Je comprends. J’ai déjà parlé un peu de la collaboration communautaire et des groupes populaires qui sont nés. Je crois que leurs répercussions sont visibles. Les membres de la collectivité se rendent compte qu’il faut agir. J’ai espoir que ces initiatives populaires amplifieront le message que nous essayons de transmettre et de mettre au premier plan. La crise des opioïdes suscite encore beaucoup d’intérêt chez les médias, malgré la pandémie. Les gens en parlent. Ces initiatives populaires, qui naissent vraiment d’un élan de compassion, et le monument commémoratif que j’ai mentionné plus tôt, qui est assurément un symbole de compassion et d’amour créé par des gens qui en ont assez et qui se sont mobilisés pour que les choses changent, m’encouragent.

Ce qui me donne aussi espoir, c’est de voir comment diverses collectivités parviennent à mettre sur pied des interventions et des projets. Les annonces faites par le gouvernement fédéral permettent d’instaurer très rapidement des services de consommation supervisée, par exemple. Le but était de combler les besoins urgents en santé publique, de pouvoir mettre en place ces services qui sauvent des vies en évitant les longues attentes habituelles. Des initiatives de distribution de substances sécuritaires ont également été mises sur pied. C’est le cas dans le sud de l’Ontario, comme à London, à Ottawa et à Toronto. Dans la région de Kingston, nous distribuons aux toxicomanes des produits de qualité pharmaceutique pour remplacer les drogues illicites, qui sont dangereuses parce que si imprévisibles. De cette manière, au moins, nous pouvons aider les gens en minimisant les risques. Ces programmes génèrent aussi d’excellents résultats. Ces réussites sont certainement extrêmement encourageantes.

Alex Maheux:

Merci, Josée et Mark, de nous avoir parlé de votre attachement à vos valeurs de passion et de compassion, et de nous avoir éclairés sur ce qui se passe dans vos collectivités.

Dr. Mark Lysyshyn:

De rien. C’était un plaisir.

Josée Joliat:

Merci beaucoup de m’avoir reçue.

<Musique>

Alex Maheux:

Merci d’avoir été à l’écoute. Nous espérons que cet épisode vous a plu. Revenez la prochaine fois, car nous continuerons à vous présenter des points de vue intéressants et à décortiquer des sujets liés à la santé qui vous intéressent.

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Cet épisode a été produit par Jonathan Kuehlein, avec l’aide d’Amie Chant, Marisa Duncan, Shraddha Sankhe et Ramon Syyap à la recherche. Ici Alex Maheux, merci de suivre le Balado d’information sur la santé au Canada. À la prochaine!

<Fin de l’enregistrement>

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