Incidence de la COVID-19 sur les travailleurs de la santé — Andrea Sikora et Dre Kim Spencer

22 min | Publié le 22 juin 2021

Les travailleurs de première ligne en santé au Canada ont été touchés de façon disproportionnée par la pandémie de COVID-19 d’après le nombre de cas et de décès. L’inhalothérapeute Andrea Sikora et la Dre Kim Spencer témoignent des répercussions de la pandémie sur leurs vies personnelles et professionnelles et de leur adaptation en cette période extrêmement difficile.

Cet épisode est disponible en anglais seulement.

Transcription

Alex Maheux

La situation liée à la COVID-19 évolue rapidement, si bien que les circonstances peuvent avoir changé depuis l’enregistrement de ce balado.

Bonjour, bienvenue au Balado d’information sur la santé au Canada. Je suis Alex Maheux et j’anime ce balado. Dans cette émission de l’Institut canadien d’information sur la santé, nous allons analyser les systèmes de santé du Canada avec des experts qualifiés. Restez à l’écoute pour en savoir plus sur les politiques et systèmes de santé, et sur le travail effectué pour favoriser la santé des Canadiens.

Aujourd’hui, nous nous intéressons aux travailleurs de première ligne pendant la COVID-19. Pendant cette période, l’ICIS a publié de nombreux rapports qui ont mis en lumière les risques que vivent les travailleurs de la santé au quotidien. Les données révèlent qu’il y a eu plus de 92 000 cas et au moins 42 décès parmi les travailleurs de la santé. Les chiffres sont heureusement en baisse, mais il n’en demeure pas moins que ces travailleurs mettent leur santé à risque tous les jours. Comment vivent-ils avec cette réalité? Pour le savoir, nous nous entretenons avec Dre Kim Spencer de la Nouvelle-Écosse, médecin de famille et professeure adjointe en médecine familiale à l’Université Dalhousie, et avec Andrea Sikora, inhalothérapeute à l’hôpital général de St. Thomas Elgin, dans sa ville natale. Allons-y.

Bonjour, Andrea et Kim. Merci de participer au Balado d’information sur la santé au Canada.

Andrea Sikora

Bonjour, comment allez-vous?

Alex Maheux

Bien. Et vous 2?

Andrea Sikora

Bien.

Dre Kim Spencer

Très bien. Merci, Alex.

Alex Maheux

Kim, j’aimerais commencer par vous. Pouvez-vous me parler des différentes phases que vous avez traversées pendant la pandémie, en commençant peut-être par le choc ou la panique du début et en poursuivant avec les différentes vagues?

Dre Kim Spencer

Je viens de la Nouvelle-Écosse et je travaille dans une zone rurale. De façon générale, la province s’en est bien tirée pendant la pandémie par rapport aux autres provinces. J’ai vécu la pandémie en portant 2 chapeaux à la fois. Le premier, comme médecin à l’urgence, et l’autre, comme médecin dans une clinique familiale. Je suis aussi médecin de famille, comme vous l’avez mentionné je crois. Au début, c’était effrayant. Nous regardions la situation dans d’autres pays, en attente que la pandémie nous frappe aussi. J’ai vécu la première phase différemment à l’urgence et dans ma pratique familiale. À l’urgence, nous étions surtout préoccupés par la logistique. Où allons-nous mettre les patients? Avons-nous assez d’EPI? Comment devons-nous nous protéger lors des interventions médicales produisant des aérosols? Je suis certaine qu’Andrea pourra vous en dire plus étant donné qu’elle est inhalothérapeute.

Et l’information évoluait sans cesse, de jour en jour. Nous recevions un nombre incroyable de courriels et nous avions énormément de réunions. Pendant la première vague, ou du moins au début de la première vague, nous étions dans l’attente. Et puis, soudainement, le nombre de visites aux urgences a baissé. Les gens ont arrêté de se présenter à l’urgence et nous nous demandions ce qui se passait. Et ce n’est pas parce que les visites avaient lieu dans d’autres établissements : il y avait moins de crises cardiaques et moins d’accidents automobiles, car on avait demandé aux gens de ne pas prendre la route et de ne pas se servir de leur véhicule tout terrain, entre autres. Il y avait moins de visites à l’urgence, et nous nous sommes demandé si c’était parce que les gens ne sortaient tout simplement plus de chez eux. Dans ma pratique familiale, c’était tout le contraire. Les gens paniquaient et essayaient de prendre des rendez-vous pour renouveler leurs prescriptions et ne plus avoir à sortir pendant un an. C’était donc 2 expériences différentes.

Alex Maheux

Andrea, je vous pose la même question et je sais que vous aurez un point de vue un peu différent. Vous êtes inhalothérapeute, une profession que nous sommes nombreux à avoir découverte pendant la COVID-19. Comment décririez-vous votre expérience des 15 derniers mois?

Andrea Sikora

Au début, comme Kim l’expliquait, tout le monde était sous le choc. Ensuite, il y a eu tout un branle-bas de combat pour savoir ce que nous allions faire pour rendre toutes nos activités sécuritaires au quotidien. Pendant 2 semaines, à la fin de mars jusqu’au début d’avril, tout le monde à l’hôpital s’est rapidement mis à produire des politiques et des procédures pour nous protéger. Et par chance, je travaille dans un petit établissement et nous avons été capables de travailler en groupes pour instaurer les changements.

Alex Maheux

J’allais justement vous demander ce qui a changé à votre travail depuis le début de la COVID-19. À part les masques, la désinfection et la distanciation, auxquels nous sommes maintenant habitués, qu’est-ce qui a changé?

Dre Kim Spencer

Les plus grands changements se sont probablement produits dans ma pratique familiale, d’autant plus que je travaille dans une clinique communautaire où nous étions évidemment habitués à voir les patients en personne. Je dirais donc que l’arrivée des soins virtuels est le plus grand changement pour nous, comme ailleurs au pays. Beaucoup de Néo-Écossais, surtout en région rurale, n’ont pas accès à une bonne connexion Internet ou à un ordinateur. Et il y en a beaucoup qui ne sont pas vraiment habiles en informatique et qui ne savent pas comment utiliser les plateformes de soins virtuels, ce que je peux comprendre. N’étant pas une pro de l’informatique moi non plus, j’ai rapidement choisi le téléphone plutôt que les rendez-vous virtuels. Mais le téléphone a ses limites. Je ne compte plus les fois où je devais dire : « La ligne coupe! Je ne vous entends plus! Pouvez-vous vous mettre près d’une fenêtre? ». C’est le genre de choses que je vivais au quotidien, car même la couverture téléphonique en milieu rural a des ratés.

Pour nous, c’était le plus grand changement. Et aussi, ce n’était pas toujours évident d’intervenir à distance et d’amener les gens à expliquer leurs symptômes sans examen physique, ce qui est évidemment très important dans bien des cas. Bien entendu, nous n’avons pas tout fait à distance. Certains patients doivent absolument être vus en personne, et c’est ce que nous avons continué à faire tout au long de la pandémie. Bref, la prestation de soins virtuels est certainement le plus grand changement que nous avons vécu.

Alex Maheux

Et pour vous, Andrea?

Andrea Sikora

Ce sont surtout mes habitudes pour me rendre au travail et en revenir qui ont changé au départ. Avant, je n’avais qu’à penser à apporter mes effets personnels et mon café. Mais pendant le premier mois, j’avais peur d’aller chercher une commande à emporter, même si c’était juste un café. Je me suis privée de caféine en me disant que je ne devais pas prendre le risque de contaminer mon lieu de travail. Il a aussi fallu que je réserve certains vêtements au travail. Il faut se couvrir les cheveux et porter des vêtements différents, un masque et de l’EPI. Il faut ensuite se changer avant de rentrer chez soi, puis prendre une douche et se décontaminer, en s’assurant de ne rien rapporter du travail. Disons que le processus est plus long. Les quarts de travail de 12 heures sont devenus des quarts de travail de 13 heures, sans compter les déplacements. Comme je le disais, il a aussi fallu revoir toutes nos procédures. Pour l’été, nous avons décidé de monter un chapiteau à l’extérieur pour ce que nous appelons le « Code Yéti ». Quand nos services d’inhalothérapeute étaient requis, pendant un Code Yéti, il fallait descendre avec notre matériel d’intubation pour aller au chapiteau. Le but était de sécuriser les voies aériennes à l’extérieur pour reprendre la réanimation cardiorespiratoire (ou RCR) le plus rapidement possible, car nous savons que la RCR et la défibrillation sauvent des vies. Il fallait faire vite.

Un jour, j’ai travaillé avec mon mari qui est lui aussi urgentologue. Nous avons sécurisé les voies aériennes du patient, qui avait besoin de recevoir une RCR. Mon mari m’a demandé de monter sur la civière. Je me suis exécutée et je me suis occupée des manœuvres de RCR dans notre petite salle de décontamination en me demandant ce qui se passait. Je me suis dit que c’était probablement comme ça que les ambulanciers se sentaient. Nous avions l’habitude de travailler entre 4 murs, dans un climat de sécurité, ce qui n’a rien à voir avec le travail dehors sur le terrain avec des moustiques dans les cheveux le soir… C’est complètement différent. Toutes nos habitudes de travail ont changé.

Alex Maheux

Quel a été votre plus grand défi pendant la pandémie, tant sur le plan personnel que professionnel?

Andrea Sikora

Je suis mère de 4 enfants et ce fut un gros défi, surtout avec les adolescents. Nous avons eu plusieurs chicanes avec eux, mais ils essayaient simplement de comprendre ce qui se passait. Nous sommes le genre de parents protecteurs qui ne laissent pas leurs enfants sauter sur un trampoline ou faire du VTT. Nous avons vu des cas très dramatiques et nous ne permettons pas à nos enfants de faire ce genre d’activité. Nous étions donc très stricts avec eux, sans vraiment savoir ce qui se passerait si jamais ils ne respectaient pas toutes les consignes. Nous avions en tête que l’un de nous pourrait attraper le virus et que toute la maisonnée devrait alors se confiner. Nous nous sommes souvent disputés avec ma plus grande, qui a 16 ans. Elle se demandait si elle pouvait faire telle ou telle chose parce que ses amis le faisaient, et nous lui refusions. Je lui ai dit que j’aurais préféré que nos disputes tournent autour du sexe, de la drogue ou de l’alcool, car il y a des ressources. Il y a des livres, du soutien. J’aurais pu faire des recherches, parler à quelqu’un. J’aurais su comment l’encadrer. Je ne savais pas du tout comment jouer mon rôle de mère d’une adolescente en temps de pandémie. Honnêtement, c’est ce que j’ai trouvé le plus difficile : être le genre de parent qui garde ses enfants à la maison pendant que les autres avaient plus de libertés.

Alex Maheux

Je comprends. Et sur le plan professionnel?

Andrea Sikora

Il y avait beaucoup de changements de dernière minute, même si tout était sur papier. Ce n’était pas toujours évident de nous entendre sur ce qu’il fallait faire. Les CDC disaient quelque chose, l’OMS disait autre chose… Nous nous demandions qui écouter. Les directives évoluaient sans cesse. C’était très difficile et tout dépendait de la personne avec qui nous travaillions.

Dre Kim Spencer

Je ne peux même pas m’imaginer à quel point il doit être difficile d’être les parents d’adolescents en contexte de pandémie. Quand j’étais adolescente, je n’aurais surtout pas voulu qu’on m’empêche de faire quoi que ce soit et de voir mes amis. Il n’y a rien de pire pour un adolescent. Pour ma part, j’ai 2 jeunes garçons. Notre plus grand défi était probablement de leur faire dépenser leur énergie, surtout pour celui de 10 ans qui est très sportif. Il est arrivé plusieurs fois que je les fasse courir autour de la maison, littéralement, et de faire 10 tours avant d’avoir le droit de rentrer. Essayer de vider les réserves d’énergie de mes garçons était sans aucun doute un défi. La situation était très exigeante pour toutes les mères, et aussi pour celles qui devaient travailler tout en s’occupant de leurs enfants pendant la fermeture des écoles. Et pour les pères aussi, évidemment.

Sur le plan professionnel, je dirais qu’être médecin de famille à distance était un défi. Mon travail ne consiste pas seulement à régler un problème médical; l’empathie est aussi très importante. Je n’avais pas réalisé à quel point je me sers de mon langage corporel et de mes expressions faciales pour faire comprendre à mon patient que je me soucie de lui. C’était très difficile d’apprendre à utiliser seulement ma voix pour exprimer mon empathie. Je pense avoir réussi certains jours, mais j’ai sûrement raté ma cible à d’autres moments. J’ai eu besoin de temps pour m’y habituer, aucun doute là-dessus.

Andrea Sikora

C’est intéressant que vous disiez que les expressions faciales et le langage corporel aident à exprimer de l’empathie. En personne, les soignants sont cachés par leur EPI. Pensons à ces patients en fin de vie ou qui parlent pour la dernière fois avant de se faire ventiler. Ils ne voient que des gens habillés avec 2 couches de protection. Nous pouvons leur tenir la main. Mais ils ne voient pas ce qui se passe derrière nos protections. Ça doit être absolument terrifiant pour eux. Ce n’est vraiment pas évident de bien soutenir nos patients en personne, car nos expressions faciales sont bien cachées elles aussi.

Alex Maheux

Je comprends. Comment se sent-on comme soignant qui essaie de réconforter un patient lorsqu’on est protégé de la tête aux pieds?

Andrea Sikora

Hier soir, j’ai pris soin d’une patiente qui était hospitalisée en raison d’une exacerbation aiguë de MPOC. Ce n’était pas la COVID-19, mais je devais lui installer un masque qui soufflait de l’air. J’essayais d’avoir une conversation naturelle avec elle. Je lui ai tenu la main et lui ai demandé si elle avait besoin de couvertures chaudes. Ce sont de petits gestes que je trouve importants. Mon instinct maternel n’est jamais bien loin, surtout avec les jeunes enfants. J’exprime un peu plus d’affection et j’essaie vraiment de montrer aux patients que je me préoccupe d’eux.

Dre Kim Spencer

Je suis d’accord, Andrea. Il y avait aussi des restrictions que nous n’avons peut-être pas encore mentionnées, du moins pour la Nouvelle-Écosse, sur les visites aux patients hospitalisés. Certains patients étaient seuls et n’avaient pas de personne de soutien. Ils ne voyaient que des travailleurs de la santé. Et c’est terrifiant quand on est dans un état critique.

Andrea Sikora

Dans notre établissement, nous avons fait de notre mieux pour aider les patients à faire un FaceTime avec leur famille si c’était possible, avant de les mettre sous sédation ou sous ventilation, ou après les avoir extubés et avoir retiré le ventilateur. J’ai malheureusement eu comme patiente la mère d’une amie d’enfance. Elle était placée sous ventilation non invasive, soit la machine qui génère le plus d’aérosols. Absolument aucun visiteur n’était admis. Cette pauvre dame ne voulait pas être réanimée et elle est décédée de la COVID-19, sans ses proches à ses côtés. Elle n’avait même pas 70 ans. C’était tellement triste. Quand j’ai su qui c’était, j’ai trouvé ça encore plus difficile de savoir qu’elle était décédée sans être entourée de sa famille.

Alex Maheux

Je ne peux pas m’imaginer à quel point vous avez toutes 2 vécu des moments difficiles. Et nous savons que les problèmes d’épuisement professionnel chez les dispensateurs de soins étaient présents avant même la pandémie. Il est notoire que le problème s’est aggravé dans les 15 derniers mois. Avez-vous souffert d’épuisement ou avez-vous connu des gens qui se sont épuisés?

Andrea Sikora

Ce que les gens ont tendance à oublier, c’est qu’il n’y a pas que des cas de COVID-19 à l’hôpital. Je travaille dans un hôpital communautaire. Nous avons encore des codes roses. Nous avons encore des naissances à risque élevé. Nous avons encore des cas de surdose, qui sont beaucoup plus nombreux cette année. Nous avons encore des cas de traumatismes. Il y a eu des journées où j’ai dû intuber 3 patients, ce qui est beaucoup pour un hôpital communautaire. Et ça n’arrêtait pas. J’ai dit à mon mari que j’allais craquer. Il m’a dit : « Je ne t’ai jamais entendue dire une telle chose. Jamais, jamais, jamais. » Je ne sais pas si c’était vraiment à cause de la COVID-19. Les procédures étaient plus complexes et demandaient plus de préparation. On ne peut plus entrer dans une chambre et en sortir aussi facilement qu’avant. Quand tu es dans une chambre, tu y restes pendant 3 heures, avec ton EPI, en attendant de pouvoir transférer ton patient aux soins intensifs. J’ai atteint un point de rupture en septembre ou en octobre je crois, et ce n’était même pas pendant une vague. La résilience nous permet d’avancer, n’est-ce pas? Je n’avais pas le choix.

Dre Kim Spencer

Nous pouvons tout faire lorsque nous sommes sur l’adrénaline. Je suppose, Andrea, que c’est au moment où tu ralentis que tu commences à prendre conscience de tout ce que tu as accompli au cours des 6 ou 7 derniers mois. C’est ce qui m’amène à me demander ce qui ressortira de tout ça une fois que la pandémie sera terminée. Comme je l’ai dit au début, j’avais 2 emplois lorsque la pandémie a commencé. En décembre, j’ai réalisé que je travaillais trop. Je me sentais débordée par la quantité de tâches qui s’étaient ajoutées. J’ai donc décidé de prendre une pause de la médecine d’urgence pendant un certain temps. Je n’étais pas épuisée, juste fatiguée. Je me suis demandé dans quel état je serais dans 3 mois si je conservais le même rythme de travail. Une fois que la poussière sera retombée et que l’adrénaline redescendra, tout ce que les gens ont mis de côté pour réussir à passer au travers de la dernière année et demie remontera à la surface et nous donnera une bonne indication de ce qui nous attend pour la suite des choses.

Alex Maheux

En effet. Je suis certaine que bien des travailleurs de la santé carburent à la caféine et à l’adrénaline depuis un bon moment, comme vous l’avez dit. Selon vous, quelles seront les conséquences à long terme de la pandémie sur la santé mentale de vos collègues et la vôtre?

Dre Kim Spencer

Nous ne savons pas ce qui nous attend tant et aussi longtemps que la pandémie ne sera pas terminée. Les médecins, les inhalothérapeutes, les infirmières, les physiothérapeutes et tous ceux qui travaillent dans le milieu de la santé n’avaient jamais rien vécu de tel, à moins peut-être d’avoir été au cœur de l’épidémie de SRAS. La COVID-19, ce n’était pas dans notre contrat. Les professionnels de la santé sont des humains. Avec tout ce que nous avons fait, vu et enduré dans la dernière année, des contrecoups sont à prévoir.

Alex Maheux

J’aimerais maintenant aborder un sujet porteur d’espoir. Nous savons que les efforts de vaccination se sont intensifiés au cours des derniers mois et nous entendons dire que les vaccins réduiront le nombre de cas et notamment le nombre de cas extrêmes. Êtes-vous à l’aise de nous dire si vous avez été vaccinées, et si c’est le cas, vous sentez-vous plus en sécurité maintenant?

Dre Kim Spencer

Oui, j’ai reçu les 2 doses. En janvier dernier, nous avons eu ce que nous appelons la « phase 0 » pour vacciner tous ceux qui travaillent dans les hôpitaux. J’ai senti un immense poids s’enlever de mes épaules, surtout 10 jours après avoir eu ma deuxième dose. J’avais tellement peur de contaminer ma famille et qu’il lui arrive quelque chose. Même si les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %, c’est un immense poids en moins sur mes épaules. Ce fut un très très grand jour pour moi.

Andrea Sikora

J’ai moi aussi reçu mes 2 doses. J’ai eu la première en janvier et j’ai réussi à avoir la deuxième avant que tout soit mis sur la glace et remis à une autre date. Mon mari a lui aussi reçu sa deuxième dose à quelques jours d’intervalle. Est-ce que je me sens plus en sécurité? Honnêtement, je ne me considère pas comme une personne vaccinée. J’attends que toute ma famille ait reçu ses 2 doses avant de me considérer comme étant vaccinée. Les vaccins n’ont rien changé à mes habitudes de travail. Je me comporte comme si je n’étais pas vaccinée. Mais heureusement, mes 2 filles aînées ont déjà eu une dose et nous serons bientôt tous doublement vaccinés.

Alex Maheux

À votre avis, qu’est-ce la COVID-19, la pandémie et les restrictions connexes nous ont enseigné comme leçon utile à long terme?

Andrea Sikora

C’est triste à dire, mais j’espère que nous aurons appris l’importance d’une meilleure ventilation. Malheureusement, très peu de gens semblent l’avoir compris. J’espérais que les choses changent plus rapidement, surtout dans les écoles. La pandémie dure depuis 15 mois, il n’y a pas grand-chose qui a changé.

Dre Kim Spencer

Dans une perspective nationale, j’espère que nous réfléchirons à l’importance de pouvoir fabriquer nous-mêmes des choses comme des vaccins. Nous avons dû compter sur d’autres pays pour obtenir nos vaccins, et la situation était un peu précaire au départ. La pandémie nous aura appris qu’il est nécessaire de faire un peu de planification des catastrophes. Espérons que nous aurons des plans d’urgence si jamais nous devions vivre une autre situation comme celle-ci. Et sur le plan familial, je suis impressionnée par la technique de lavage des mains d’un enfant de 5 ans. C’est la preuve qu’on peut apprendre aux enfants à se laver les mains correctement.

Alex Maheux

De futurs chirurgiens!

Dre Kim Spencer

Exactement.

Alex Maheux

Merci à vous 2 d’avoir participé au Balado d’information sur la santé au Canada. Je vais reprendre quelques termes qui sont revenus tout au long du balado. Merci pour votre force, votre empathie et votre résilience, et merci de nous avoir raconté vos propres expériences. J’ai adoré vous parler.

Andrea Sikora

Merci de nous avoir reçues.

Dre Kim Spencer

Merci beaucoup. C’est apprécié, Alex.

Alex Maheux

Merci d’avoir été à l’écoute. Nous espérons que cet épisode vous a plu. Revenez la prochaine fois, car nous continuerons à vous présenter des points de vue intéressants et à décortiquer des sujets liés à la santé qui vous intéressent.

Pour en savoir plus sur l’ICIS, consultez notre site Web : icis.ca. I-C-I-S-point-C-A. Si vous avez apprécié notre discussion d’aujourd’hui, abonnez-vous à notre balado, laissez-nous un commentaire et suivez-nous sur les réseaux sociaux.

Cet épisode a été produit par Jonathan Kuehlein, avec l’aide d’Amie Chant, Marisa Duncan, Shraddha Sankhe et Ramon Syyap à la recherche. Nous remercions tout particulièrement Tracey Fisher et Dina Gordon. Ici Alex Maheux, merci de suivre le Balado d’information sur la santé au Canada. À la prochaine!

<Fin de l’enregistrement>

 

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