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Le pouls des soins de santé : mesurer les priorités partagées en santé au Canada, 2024

Le pouls des soins de santé : mesurer les priorités partagées en santé au Canada, 2024 ggagnon

L’ICIS est heureux de présenter son deuxième rapport sur les secteurs des soins de santé que les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se sont conjointement engagés à améliorer en priorité. En présentant les progrès réalisés par rapport à ces priorités partagées, l’ICIS témoigne d’une réelle volonté à améliorer la qualité des soins de santé et les résultats à l’échelle du Canada, et à tenir les Canadiens informés des changements qu’ils souhaitent voir apporter dans leurs systèmes de santé. 

Santé des Autochtones

Apprenez-en plus sur l’initiative de collaboration visant à établir des mesures pancanadiennes de la sécurité culturelle et du racisme envers les Autochtones dans les soins de santé

Consulter la page Santé des Autochtones

Renforcer les systèmes de santé canadiens grâce aux enseignements tirés des données

Renforcer les systèmes de santé canadiens grâce aux enseignements tirés des données ggagnon

Longtemps source de fierté, les systèmes de santé publics du Canada subissent une pression sans précédent. La pandémie de COVID-19 a exposé des lacunes dans l’accès rapide aux soins et leur organisation efficace tout en mettant en lumière la difficulté qu’ont les dispensateurs de soins et les planificateurs des systèmes de santé à répondre à la demande croissante.

Il semble maintenant plus évident que jamais que des données exhaustives et normalisées sont essentielles pour nous permettre de comprendre les besoins de nos systèmes de santé. Des données probantes nous aideront aussi à faire en sorte que les Canadiens disposent de systèmes de santé de haute qualité, où les soins aux patients sont coordonnés entre les établissements et les dispensateurs. 

Engagement à mesurer les améliorations à l’égard des priorités partagées en santé

Les gouvernements fédéral, provinciauxNote de bas de pagei et territoriaux du Canada ont convenu de collaborer dans le but d’améliorer les soins de santé offerts aux Canadiens et de mesurer les progrès réalisés dans 4 secteurs prioritaires : 

  • élargir les services de santé familiale et améliorer l’accès aux soins de première ligne;
  • augmenter l’effectif des travailleurs de la santé et réduire les temps d’attente pour les chirurgies;
  • améliorer l’accès aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances;
  • moderniser les systèmes d’information et les outils numériques pour assurer l’échange sécuritaire d’information électronique sur la santé.

Ils se sont également engagés à améliorer prioritairement les soins aux personnes âgées afin de les aider à vieillir dans la dignité, à domicile ou près de chez elles, ainsi qu’à collaborer avec des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin de mieux soutenir les priorités des Autochtones en matière de santé. 

Pour réaliser la mesure des progrès, l’ICIS — en collaboration avec les gouvernements fédéral, provincial et territorial, Statistique Canada, Inforoute Santé du Canada et Services intégrés pour les jeunes — dirige la sélection et l’élaboration d’indicateurs comparables. L’ICIS est heureux de présenter ce rapport sur l’état actuel des priorités partagées en santé dans les provinces et territoires du Canada. Les résultats des indicateurs peuvent différer des chiffres déclarés par les provinces et territoires en raison des différences dans les méthodologies et les fichiers de données utilisés.

Principales constatations

Soins de première ligne

  • La plupart des Canadiens de 18 ans et plus (26,2 millions, ou 83 %) ont déclaré avoir accès à un dispensateur habituel de soins de santé en 2023. Les femmes (87 %) ont été plus nombreuses que les hommes (79 %) à indiquer avoir accès à ce type de service. 
  • En 2023-2024, 281 Canadiens de moins de 75 ans sur 100 000 ont été admis à l’hôpital en raison d’un problème qui aurait pu être évité s’ils avaient eu accès à des soins appropriés dans la collectivité. Le taux variait à l’échelle du pays selon l’emplacement géographique, l’âge, le sexe et le revenu. 

Main-d’œuvre de la santé et chirurgies

  • Presque chaque province et territoire affichait une augmentation nette du nombre de médecins de famille (2021-2022), d’infirmières et d’infirmières praticiennes (2022) comparativement à l’année précédente, ce qui signifie que ces professionnels ont été plus nombreux à intégrer la main-d’œuvre qu’à la quitter.
  • Après une baisse en 2020-2021 et en 2021-2022, le nombre de chirurgies réalisées au Canada est revenu à ce qu’il était avant la pandémie. En 2023-2024, plus de 2,3 millions de chirurgies ont été pratiquées, ce qui représente une hausse de 5 % par rapport à 2019-2020.
  • D’avril à septembre 2023, 81 % des chirurgies urgentes pour la réparation d’une fracture de la hanche ont été effectuées dans le délai recommandé de 48 heures, mais seulement 62 % des arthroplasties planifiées de la hanche ou du genou ont eu lieu dans le délai recommandé de 26 semaines. 

Santé mentale et utilisation de substances

  • En 2023-2024, la moitié des Canadiens qui ont été orientés vers un service communautaire de counseling en santé mentale financé par le secteur public ont obtenu leur première séance planifiée dans les 25 jours suivant la demande d’orientation. Une personne sur 10 a attendu près de 5 mois (143 jours) ou plus. 
  • Le nombre de sites de Services intégrés pour les jeunes (SIJ) — qui fournissent des services communautaires liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances et qui répondent à d’autres besoins dans un même endroit — a augmenté au Canada, passant de 63 en 2022-2023 à 92 en 2023-2024. À Terre-Neuve-et-Labrador, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique, environ 35 000 jeunes de 12 à 25 ans (895 jeunes sur 100 000) ont accédé aux SIJ en 2022-2023. 

Information électronique sur la santé

  • Il demeure difficile d’échanger de l’information sur la santé par voie électronique au Canada. Un sondage réalisé en 2023 a révélé que, bien que 4 Canadiens sur 5 (81 %) aient indiqué vouloir accéder aux renseignements sur leur santé en ligne, seulement 2 sur 5 (39 %) l’ont fait. 
  • Environ 1 médecin sur 3 (29 %) a déclaré échanger de l’information électronique sur les patients avec des dispensateurs de soins de santé de l’extérieur de son lieu de travail en 2024.

Quelles sont les prochaines étapes?

L’accès à des services de haute qualité au bon endroit et au bon moment demeure une priorité pour les patients, les dispensateurs de soins et les décideurs. De nombreuses initiatives sont en cours dans les provinces et territoires pour que cet accès devienne une réalité. L’ICIS continuera de collaborer avec des partenaires pour recueillir des données et produire des rapports sur les derniers résultats, ainsi que pour définir et élaborer de nouveaux indicateurs visant à mesurer les progrès réalisés au chapitre des priorités partagées en santé. 

Ressources connexes

Note de bas de page

i.

Back to Footnote i in text

Le Québec a conclu, le 27 mars 2024, un Accord Canada-Québec concernant le financement fédéral visant à appuyer les priorités du Québec en matière de santé. Les données du Québec seront intégrées aux futurs rapports.

Un meilleur accès aux soins de première ligne pour des Canadiens en meilleure santé

Un meilleur accès aux soins de première ligne pour des Canadiens en meilleure santé ggagnon

Les soins de première ligne sont la pierre d’assise des systèmes de santé canadiens. Ils fournissent les services essentiels pour répondre à la majorité des besoins en matière de santé au cours de la vie d’une personne. Les Canadiens comptent sur leurs dispensateurs de soins de première ligne pour

  • le traitement d’une maladie et le dépistage ou la prévention des problèmes de santé;
  • l’obtention de conseils sur l’adoption de saines habitudes de vie;
  • la prise en charge de troubles de santé persistants et du rétablissement à la suite d’une blessure;
  • la prestation de soins de fin de vie.

La recherche démontre que les personnes qui n’ont pas de dispensateur de soins de première ligne sont en moins bonne santé et présentent un taux supérieur de maladies évitables.Reference1 

Je n’ai pas de médecin de famille. J’ai donc beaucoup de difficulté à gérer mon arthrite, une maladie chronique dont je suis atteinte depuis l’âge de 11 ans environ. Pour moi, un problème de santé mineur peut dégénérer à la vitesse de l’éclair — je vis donc avec la crainte constante de devoir retourner à l’urgence si je développe une affection, si petite soit-elle. Parfois, je laisse le problème s’aggraver, parce qu’il est vraiment épuisant de tenter d’accéder à des soins de santé. — Jenna Kedy, patiente partenaire, Nouvelle-Écosse

Jenna Kedy : un exemple de résilience

nsultation régulière de ces professionnels permet une meilleure compréhension des antécédents médicaux du patient et de ses besoins en matière de soins, ce qui augmente l’efficacité des soins. Un système de soins de première ligne efficace offrirait à tous les Canadiens un accès rapide aux soins dans la collectivité et réduirait ainsi le nombre de visites au service d’urgence et d’hospitalisations pour des problèmes qui peuvent être pris en charge dans un cabinet de médecin ou une clinique. 

Tous ces avantages ont fait en sorte que l’accès aux soins de première ligne compte parmi les priorités partagées en santé établies par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Voici les 2 indicateurs de la mesure de l’accès présentés dans ce rapport

  • Canadiens qui ont un dispensateur habituel de soins de santé
  • Hospitalisations pour des conditions propices aux soins ambulatoires 

Les Canadiens qui ont un dispensateur habituel de soins de santé

Source
Statistique Canada. Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) — composante annuelle, 2023 (provinces) et 2022 (territoires).

De nombreux Canadiens ont du mal à accéder à un dispensateur habituel de soins de santé. En 2023, 5,4 millions (17 %) de Canadiens de 18 ans et plus ont affirmé ne pas avoir accès à un dispensateur habituel de soins de santé. L’accès variait selon l’emplacement géographique et d’autres facteurs tels le sexe, l’âge et le revenu. 

Au Canada, les adultes de 18 à 34 ans ont été les moins nombreux à déclarer avoir accès à un dispensateur habituel de soins de santé (74 %). Les personnes âgées de 65 ans et plus ont quant à elles été les plus nombreuses à indiquer y avoir accès (92 %). 

Les 20 % de Canadiens ayant le revenu le plus élevé étaient légèrement plus susceptibles d’avoir un dispensateur habituel de soins de santé (84 %) que les 20 % ayant le revenu le plus faible (80 %). 

Une enquête récente menée dans 10 pays à revenu élevé a dévoilé que le Canada, qui affiche le pourcentage le plus bas d’adultes de 18 ans et plus ayant accès à un fournisseur habituel de soins de santé, accuse un retard au chapitre de l’accès aux soins de première ligne. Les Canadiens ont également plus de difficulté que les habitants des autres pays sondés à obtenir un rendez-vous le jour même, le lendemain, le soir ou la fin de semaineRéférence2.

[Les soins de première ligne] sont réellement la porte d’entrée du système de santé. C’est le premier endroit où les gens devraient se rendre pour recevoir des soins. Les pays où les soins de première ligne sont accessibles à tous sont ceux qui obtiennent les meilleurs résultats cliniques et où les coûts sont les moins élevés. Ces résultats s’expliquent par le fait que les médecins de famille font la promotion de la santé et assurent le suivi des maladies chroniques. — La Dre Jane Philpott, doyenne de la Faculté des sciences de la santé et directrice de l’école de médecine de l’Université Queen’s, médecin de famille et ancienne ministre fédérale de la Santé, dans « Au secours de la médecine familiale », un épisode du Balado d’information sur la santé au Canada, le 27 mai 2024

Hospitalisations pour des conditions propices aux soins ambulatoires

Les soins continus fournis par un dispensateur habituel de soins de santé peuvent aider à prévenir, à détecter et à gérer les maladies chroniques. Sans accès fréquent aux soins, un patient peut ne pas recevoir les médicaments ou les traitements permettant d’alléger ses symptômes, voire de ralentir la progression de la maladie. Les maladies chroniques — comme l’angine, l’asthme, la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), le diabète, l’insuffisance cardiaque congestive (ICC), l’épilepsie et l’hypertension artérielle — sont définies comme des conditions propices aux soins ambulatoires (CPSA) parce que, lorsqu’elles sont prises en charge dans le milieu des soins de première ligne, les patients sont moins susceptibles d’avoir besoin de soins hospitaliers. 

Les soins ambulatoires désignent les traitements offerts dans la collectivité et qui ne nécessitent pas de séjour à l’hôpital. Bien que l’admission à l’hôpital pour une CPSA ne puisse pas toujours être évitée, les patients sans dispensateur habituel de soins de première ligne sont plus susceptibles d’être atteints d’affections graves, ce qui augmente les visites au service d’urgence, les hospitalisations et même les séjours en soins de longue duréeRéférence3.

Pour cette mesure, un taux faible est préférable, parce qu’il signifie qu’un nombre moindre de personnes se sont rendues à l’hôpital en raison d’un problème qui aurait pu être évité grâce à des soins de première ligne. En 2023-2024, le taux normalisé selon l’âge (c’est-à-dire le taux ajusté pour tenir compte des différences entre les groupes d’âge au sein de la population) d’hospitalisations potentiellement évitables de ce type était de 281 par 100 000 personnes de moins de 75 ans. 

Dans l’ensemble, une variation persiste à l’échelle du pays, en fonction de l’emplacement géographique, de l’âge, du sexe et du revenu. Les hospitalisations pour des CPSA étaient plus nombreuses chez les adultes de 60 à 74 ans, les personnes atteintes de MPOC et les hommes (comparativement aux femmes). Les Canadiens vivant dans les quartiers au revenu le plus élevé étaient moins susceptibles d’être hospitalisés pour des CPSA (169 par 100 000) que ceux des quartiers au revenu le plus faible (466 par 100 000). 

Que devons-nous savoir de plus?

Partout au Canada, des programmes sont en place pour aider à améliorer la vie des personnes atteintes de maladies chroniques et à ralentir la progression de ces troubles de santé. Il est important d’en apprendre sur l’efficacité de ces programmes pour chaque population de patients. 

La main-d’œuvre de la santé au Canada subit une pression énorme. Les médecins travaillent plus d’heures qu’auparavant, mais voient moins de patientsRéférence4. D’autres études s’imposent pour déterminer comment les soins changent et pour trouver des façons d’alléger le fardeau des médecins, du personnel infirmier, des infirmières praticiennes et des autres dispensateurs de soins, y compris les aidants naturels.

D’autres indicateurs visant à mesurer la capacité des Canadiens à obtenir des soins le jour même ou le lendemain, la courtoisie et le respect que leur démontrent les dispensateurs de soins ainsi que l’accès à des équipes interdisciplinaires de soins de première ligne permettront de brosser un portrait plus complet de l’état des soins de première ligne. Cette information permettra aux planificateurs des systèmes de santé et aux dispensateurs de fournir des soins de première ligne efficaces de manière plus efficiente, ce qui aidera les patients et familles à y accéder lorsqu’ils en ont besoin.

Main-d’œuvre de la santé et chirurgies

Main-d’œuvre de la santé et chirurgies ggagnon

Une main-d’œuvre de la santé résiliente est essentielle à des systèmes de santé efficaces et efficients. Une meilleure compréhension de l’effectif des travailleurs de la santé peut permettre d’optimiser la planification des soins et d’améliorer l’accès aux chirurgies.

Équilibrer les besoins des Canadiens avec notre main-d’œuvre de la santé

Équilibrer les besoins des Canadiens avec notre main-d’œuvre de la santé ggagnon

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les travailleurs de la santé sont aux prises avec une charge de travail écrasante et des heures de travail prolongées. La fatigue mentale et physique engendre souvent l’épuisement professionnel et — pour bon nombre — un départ de la professionRéférence1, Référence2. En 2021 2022, le personnel hospitalier (à l’exclusion des médecins) a travaillé plus de 26 millions d’heures supplémentaires — l’équivalent de 13 000 postes à temps pleinRéférence3. Parallèlement, la croissance et le vieillissement de la population canadienne augmentent ses besoins en matière de soins. La pénurie de personnel combinée à la demande élevée pourrait entraîner des temps d’attente plus longs et une détérioration de l’état de santé des patients en plus d’ajouter au fardeau qui pèse déjà sur les travailleurs de la santé. 

Je prends soin de mes parents et, lorsque je les accompagne à leurs rendez-vous, la pénurie de personnel saute aux yeux. Les travailleurs de la santé sont surchargés; ils s’empressent d’évaluer et de traiter les patients pour pouvoir passer rapidement au prochain. La situation est particulièrement pénible lorsqu’on veut s’assurer que notre proche reçoit les soins dont il a besoin malgré la barrière linguistique qui l’empêche de communiquer efficacement. — Yasir Khalid, patient partenaire, Ontario

À l’échelle du pays, les gouvernements et les planificateurs des soins de santé travaillent ensemble à régler les problèmes liés à la main-d’œuvre de la santé, y compris à

  • améliorer les conditions de travail pour conserver les travailleurs existants et en attirer de nouveaux;
  • accélérer la reconnaissance des compétences des travailleurs de la santé formés à l’étranger;
  • accroître le nombre de places dans les programmes de formation;
  • recueillir des données aidant à mieux équilibrer l’effectif des travailleurs de la santé avec les besoins croissants des patientsRéférence4.

Pour ce secteur prioritaire, des indicateurs favorisent le suivi en mesurant le « taux net » de dispensateurs de soins de santé qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre d’une province ou d’un territoire. Ce taux correspond à la différence entre le nombre de dispensateurs qui intègrent la main-d’œuvre et le nombre de dispensateurs qui la quittent dans une province ou un territoire donné au cours d’une année, par 10 000 habitants. Les indicateurs sont les suivants :

  • Médecins de famille qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre
  • Infirmières praticiennes qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre
  • Infirmières qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre

La plupart des provinces et des territoires affichent une hausse nette dans au moins 2 des 3 groupes de professionnels au cours de l’année de données la plus récente. L’Île-du-Prince-Édouard, l’Ontario, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique présentent une hausse nette dans les 3 groupes. 

Médecins de famille qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre

Les médecins de famille constituent habituellement le premier point de contact des Canadiens avec le système de santé. Ils fournissent notamment des traitements pour les affections courantes et des soins préventifs, et prennent en charge les maladies chroniques. En 2022, on comptait 48 199 médecins de famille au CanadaRéférence5. Bien que ce nombre augmente, le taux de croissance annuel de l’effectif des médecins de famille sur 5 ans a diminué, passant de 12,9 % (de 2012 à 2016) à 7,7 % (de 2017 à 2021)Référence6.

Compte tenu de la croissance rapide de la population, une augmentation proportionnelle de l’effectif des médecins de famille doit être maintenue pour répondre aux besoins des Canadiens. Des changements récents aux profils de pratique des médecins peuvent également avoir une incidence :

  • Les médecins de famille voient en moyenne moins de patients par année (1 746 en 2013 contre 1 353 en 2021)Référence6.
  • Les médecins de famille trouvent leur charge de travail trop lourde et leurs tâches administratives trop prenantesRéférence7Référence8.
  • Près de 30 % des médecins de famille fournissent maintenant des services principalement autres que les soins de première ligne, comme de la médecine d’urgence (14,2 %), de la psychiatrie (5 %) et de la chirurgie générale (2,1 %)Référence6.

Infirmières praticiennes qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre

Les IP combinent les compétences cliniques des soins infirmiers à une formation avancée afin de fournir des soins dans les hôpitaux, les cliniques communautaires, les centres de soins de santé, ainsi que les milieux de soins de première ligne et de soins de longue durée. Elles jouent aussi un rôle essentiel en prodiguant des soins dans les collectivités en région éloignée ou mal servies. 

Le nombre d’IP croît plus vite (hausse d’environ 9 % au cours de la dernière décennie) que le nombre d’autres infirmières réglementées et de médecinsRéférence3. Toutefois, la proportion d’IP parmi les professionnels de la santé demeure relativement faible — en 2023, le Canada comptait 8 999 IP, soit moins d’une par 1 000 habitantsRéférence8. En 2022, le nombre d’IP qui ont intégré la main-d’œuvre était supérieur au nombre d’IP l’ayant quittée dans presque l’ensemble des provinces et des territoires.  

Infirmières qui intègrent ou quittent la main-d’œuvre

Les infirmières constituent le plus grand groupe de professionnels de la santé réglementés au Canada; en 2023, elles étaient 468 981 à travailler dans divers milieux de soins, comme les hôpitaux, les soins de première ligne, les soins de longue durée et les services à domicileRéférence8. Ce nombre incluait

  • 321 971 infirmières autorisées (IA) Référence8;
  • 140 285 infirmières auxiliaires autorisées (IAA)Référence8;
  • 6 725 infirmières psychiatriques autorisées (IPA) Référence8

Dans la plupart des provinces et territoires, plus d’infirmières ont intégré la profession qu’elles ne l’ont quittée, ce qui a engendré une augmentation nette en 2022Référence8. Cette tendance découle principalement de la variation nette du nombre d’IA, qui représentent la majeure partie du personnel infirmierRéférence8. Les provinces et territoires ont pris des mesures pour augmenter l’effectif infirmier en mettant en place de nombreuses initiatives, y compris en facilitant l’entrée en pratique des infirmières formées à l’étranger. En 2022, ces infirmières représentaient en moyenne 12 % des nouvelles infirmières autorisées dans les provinces et territoires, soit une hausse de 4 points de pourcentage par rapport à 2017Référence3.

Malgré le nombre accru d’infirmières, le nombre d’infirmières travaillant directement auprès des patients en soins de longue durée a diminué d’environ 2 500 (5,1 %) en 2022 par rapport à 2021. Le nombre d’IA fournissant des soins directs dans les hôpitaux a également chuté (0,6 %)Référence3.

Que devons-nous savoir de plus?

La pénurie de dispensateurs de soins fait partie des principaux défis des systèmes de santé. La demande croissante de soins dépasse l’effectif des travailleurs de la santé. Les systèmes de santé subissent donc la pression de combler rapidement l’écart. Les gouvernements et les organismes de soins de santé élaborent des politiques pour faciliter l’embauche de nouveaux travailleurs de la santé et favoriser le maintien en poste de la main-d’œuvre actuelle, en optimisant la répartition de la charge de travail et en améliorant le milieu de travail. Des données seront essentielles pour surveiller les progrès à ces égards. 

La pandémie a engendré une augmentation constante des heures supplémentaires (rémunérées ou non) pour les travailleurs de la santéRéférence9. Le suivi des tendances dans les heures supplémentaires pourrait éclairer la planification et les décisions relatives aux politiques en donnant une idée réelle du nombre de médecins, d’IP et d’infirmières nécessaires pour soigner les patients. Un indicateur visant à mieux comprendre les heures supplémentaires travaillées par les infirmières dans les hôpitaux permettra une planification efficace des soins infirmiers.

Des modèles de soins axés sur le travail d’équipe entre les médecins, les infirmières, les IP et d’autres professionnels de la santé, comme les pharmaciens et les sages-femmes, pourraient réduire la pression sur les soins de première ligne et aider à ce que tous les Canadiens reçoivent les soins dont ils ont besoin. Enfin, un indicateur qui mesure l’accès à une équipe de soins permettra de brosser un portrait complet des soins de première ligne.

Références

1.

Retour à la référence 1 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. Tendances liées au personnel hospitalier et aux préjudices à l’hôpital durant la pandémie. Consulté le 23 juillet 2024.

2.

Retour à la référence 2 dans le text

Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers. CFNU Member Survey Summary Report. 2023.

3.

Retour à la référence 3 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. État de la main-d’œuvre de la santé au Canada, 2022. Consulté le 23 juillet 2024.

4.

Retour à la référence 4 dans le text

Santé Canada. Déclaration fédérale, provinciale et territoriale sur le soutien au personnel de la santé du Canada. Consulté le 23 juillet 2024.

5.

BRetour à la référence 5 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. La main-d’œuvre de la santé au Canada, 2022 — Statistiques éclair (mise à jour en juin 2024). 2024. 

6.

Retour à la référence 6 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. Changements dans la pratique des médecins de famille au Canada. Consulté le 23 juillet 2024.

7.

Retour à la référence 7 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. Les résultats de l’enquête illustrent les défis qui se posent pour les médecins de famille. Consulté le 23 juillet 2024.

8.

Retour à la référence 8 dans le text

Institut canadien d’information sur la santé. Le personnel infirmier au Canada, 2023 — tableaux de données. 2024

9.

Retour à la référence 9 dans le text

Statistique Canada. Employés travaillant des heures supplémentaires (hebdomadaires) selon la profession, données mensuelles non désaisonnalisées [tableau 14-10-0427-01]. Consulté le 23 juillet 2024.

Le nombre de chirurgies effectuées augmente, mais l’attente demeure longue

Le nombre de chirurgies effectuées augmente, mais l’attente demeure longue ggagnon

Les patients qui n’ont pas à attendre longtemps pour leur chirurgie obtiennent de meilleurs résultats, développent moins de complications, vivent moins de stress, ont une meilleure qualité de vie et se rétablissent plus rapidement. Au fil des années, les gouvernements canadiens ont établi des délais de référence pour les interventions prioritaires, notamment les traitements du cancer, les remplacements articulaires et les chirurgies de l’œil. Les temps d’attente diminuaient, jusqu’à ce que la pandémie de COVID-19 submerge les hôpitaux. Partout au pays, des chirurgies ont été reportées ou annulées en raison du manque de lits et de personnel, ainsi que des mesures de santé publique. En 2022, près de 25 % des chirurgies annulées ou reportées étaient des arthroplasties de la hanche ou du genou et des chirurgies de la cataracteRéférence1

Pour cette priorité partagée en santé, 3 indicateurs suivants mesureront les progrès vers une diminution des temps d’attente : 

  •  Variation annuelle des volumes de chirurgies depuis le début de la pandémie de COVID-19
  • Temps d’attente pour un remplacement articulaire
  •  Réparation d’une fracture de la hanche dans les 48 heures

Variation annuelle des volumes de chirurgies depuis le début de la pandémie de COVID-19

Le suivi du nombre de chirurgies réalisées chaque année aide les systèmes de santé à comprendre leurs ressources et la demande pour leurs services, ce qui favorise une planification efficace. 

À l’échelle du Canada, le nombre de chirurgies pratiquées d’avril 2020 à mars 2021 (la première année de pandémie) a diminué d’environ 360 000 (16 %) par rapport à 2019-2020. En 2021-2022, le nombre de chirurgies a chuté d’approximativement 10 % (227 000) en raison des vagues successives de COVID-19 et des pénuries de personnel persistantes. 

En 2022-2023, le volume de chirurgies est revenu à ce qu’il était avant la pandémie. En effet, 2,22 millions d’interventions chirurgicales ont été pratiquées, ce qui représente une hausse de 0,2 % comparativement à 2019-2020. La relance s’est poursuivie en 2023-2024, où le volume de chirurgies (2,33 millions) était de 5 % supérieur à ce qu’il était avant la pandémie.

En 2023-2024, le nombre de chirurgies d’un jour (qui ne requièrent pas de séjour à l’hôpital) a grimpé de 10 % par rapport à 2019-2020, tandis que le nombre de chirurgies avec hospitalisation planifiées a diminué de 9 % et le nombre de chirurgies avec hospitalisation imprévues a augmenté de 3 %, ce qui pourrait faire état d’une tendance à remplacer les chirurgies avec hospitalisation par des chirurgies d’un jour.

J’ai subi 3 remplacements articulaires en 13 mois (un genou et les 2 hanches). Heureusement, là où j’habite, ces interventions sont pratiquées en chirurgie d’un jour, ce qui était ma préférence. Comme je n’ai pas eu besoin d’être hospitalisée, je crois que cela m’a permis de faire remplacer mon autre hanche plus rapidement, en 4 mois seulement! — Janet Thompson, patiente partenaire, Manitoba

La fluctuation des volumes de chirurgies était similaire pour les hommes et les femmes (ils ont augmenté de 6 % et 5 %, respectivement, en 2023-2024 par rapport à ce qu’ils étaient avant la pandémie). Toutefois, bien que le volume ait augmenté de 1 % chez les personnes vivant dans les quartiers au revenu le plus faible en 2023-2024, il a monté de 8 % chez les habitants des quartiers au revenu moyen le plus élevé. Le volume de chirurgies chez les personnes de 65 ans et plus a augmenté de 14 % en 2023-2024, tandis qu’il est demeuré inférieur à ce qu’il était avant la pandémie pour les autres groupes d’âge. 

Le nombre supérieur de chirurgies effectuées chez les personnes âgées pourrait découler d’un changement dans la démographie canadienne. En 2023, la population générale a augmenté de 7 % par rapport à 2019, et la croissance la plus élevée se situe dans le groupe d’âge des 65 ans et plus, qui a connu une hausse de 15 %Référence2. Ce changement pourrait se traduire en une demande grandissante pour les interventions prioritaires au cours des prochaines années, qu’elles soient urgentes (réparations de fractures de la hanche) ou non urgentes (remplacements articulaires). 

Réparation d’une fracture de la hanche dans les 48 heures

Les fractures de la hanche sont courantes (484 par 100 000 personnes de 65 ans et plus en 2022) et doivent être réparées par chirurgie le plus rapidement possibleRéférence3. Le délai de référence est de 48 heures. D’avril à septembre 2023, plus de 13 000 chirurgies de réparation de fracture de la hanche ont été réalisées au Canada, dont 81 % dans les 48 heures — une baisse par rapport aux 86 % de 2019Référence4

Temps d’attente pour un remplacement articulaire

Les arthroplasties de la hanche et du genou peuvent améliorer la mobilité et la qualité de vie. Elles représentent 2 des 3 chirurgies avec hospitalisation les plus pratiquées au CanadaRéférence5. D’avril à septembre 2023, plus de 66 000 arthroplasties de la hanche ou du genou ont été réalisées, mais seulement 62 % (environ 41 000) ont été effectuées dans le délai de référence de 26 semaines. Le pourcentage de patients dont la chirurgie respectait le délai de référence variait beaucoup à l’échelle du pays. 

Moins de remplacements articulaires ont été pratiqués dans le délai de référence de 26 semaines en 2023 (62 %) qu’en 2019 (72 %)Référence6, même si le nombre de ces interventions a augmenté globalement. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les patients qui avaient déjà attendu plus longtemps que le délai de référence ont été traités en priorité. En outre, la demande croissante pour des remplacements articulaires, principalement propulsée par le vieillissement de la population canadienne, pourrait faire persister les retards en chirurgie. Du 1er avril au 30 septembre 2023, le nombre de patients de 75 à 84 ans qui ont subi une arthroplastie totale planifiée a augmenté de 32 % par rapport à 2019. 

Nous n’arrivons pas à respecter les délais souhaités malgré tous nos efforts. Périodiquement, les chirurgies planifiées sont reportées en raison du volume élevé de chirurgies urgentes. La liste d’attente pour les chirurgies planifiées continue donc de s’allonger, causant des désagréments aux patients qui ont fait des plans et pris congé en vue de leur chirurgie. — Le Dr Michael Bering, chirurgien orthopédiste, Alberta

Que devons-nous savoir de plus?

Pour rattraper le retard dans les chirurgies reportées et réduire l’attente, les provinces et les territoires ont lancé différentes initiatives visant à accélérer le traitement des patients. La dotation en personnel est augmentée, les horaires des salles d’opération sont optimisés et le nombre d’interventions réalisées en chirurgie d’un jour est accru, ce qui réduit les séjours à l’hôpital. Certaines provinces ont conclu des ententes avec des cliniques privées qui effectuent, entre autres, des chirurgies de la cataracte et des arthroplasties de la hanche et du genou. Il sera important d’en apprendre plus sur ces initiatives et leur incidence sur la capacité des hôpitaux publics à répondre aux besoins des Canadiens de manière équitable. 

Références

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Rendre les services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances accessibles dans la collectivité

Rendre les services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances accessibles dans la collectivité ggagnon

On observe une recrudescence des troubles liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances au CanadaRéférence1. Selon les estimations, un Canadien sur 3 sera touché par un problème de santé mentale au cours de sa vieRéférence2. Sans un traitement adéquat, les troubles liés à la santé mentale ou à l’utilisation de substances peuvent entraîner des répercussions sérieuses sur la vie des gens en augmentant les risques d’incapacité, de pauvreté et de chômageRéférence3. Ils peuvent même écourter l’espérance de vie de 10 à 15 ansRéférence4

Bien que les traitements, comme le counseling et les médicaments, peuvent aider, les estimations indiquent que moins d’une personne touchée sur 3 demande de l’aideRéférence3. Le traitement précoce est particulièrement important chez les enfants et les jeunes, parce qu’il peut empêcher les symptômes de s’aggraver et favoriser la santé mentale tout au long de la vieRéférence5.

J’ai un trouble de santé mentale depuis plus de 30 ans. Personne ne sait vraiment comment m’aider autrement qu’en trouvant un médicament qui fonctionne pour moi. La stigmatisation constitue aussi un problème, surtout au travail — beaucoup des personnes dans cette situation n’en parlent pas et essaient de s’en sortir par elles-mêmes. — Patient partenaire anonyme, Colombie-Britannique

L’impact dévastateur des troubles liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances a incité les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux à faire de l’accès rapide aux services une de leurs priorités partagées en santé. Les indicateurs visant à mesurer les progrès dans ce secteur sont les suivants :

  • Temps d’attente pour des services communautaires de counseling en santé mentale
  • Jeunes de 12 à 25 ans ayant eu accès à des services intégrés pour les jeunes liés à la santé mentale, à l’utilisation de substances et au bien-êtreNote de bas de pagei

Temps d’attente pour des services communautaires de counseling en santé mentale

Les services de counseling d’un professionnel de la santé mentale, surtout s’ils sont fournis rapidement après l’apparition du trouble, peuvent améliorer la santé mentale à long terme et prévenir les hospitalisationsRéférence6. Lorsqu’ils ne sont pas accessibles au moment où la personne en a besoin, souvent en raison d’une longue liste d’attente, les symptômes peuvent s’aggraver et la personne est moins susceptible de se présenter à son premier rendez-vous.Référence6 Référence7

Remarque
* Ces chiffres n’incluent pas les personnes qui ont payé elles-mêmes les services ou qui bénéficiaient d’une assurance privée, ni les personnes qui ont obtenu ces services sans les avoir planifiés (p. ex. à une clinique sans rendez-vous). Une personne sur 10 a attendu 143 jours ou plus. 
Sources
Systèmes de collecte de données provinciaux et territoriaux, 2023-2024.

Le temps d’attente moyen (c.-à-d. le temps attendu par la moitié des personnes) pour des services communautaires de counseling en santé mentale variait en fonction de plusieurs facteurs, dont les suivants :

  • Âge : Les enfants et les jeunes ont attendu, en moyenne, 2 jours de moins que les adultes.
  • Sexe et genre : Les femmes ont attendu 2 jours de plus que les hommes.
  • Format : Les personnes ont attendu 8 jours de moins pour du counseling virtuel que pour du counseling en personne (selon des données fournies par Terre Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba, l’Alberta, et les Territoires du Nord-Ouest).
     

Le temps d’attente pour des services de santé mentale varie selon la disponibilité de la main d’œuvre, la demande des patients, l’urgence des besoins et les préférences des clients, entre autres. Au cours des dernières années, de nombreuses autorités compétentes ont adopté un modèle de soins « par paliers » pour le counseling lié à la santé mentale et à l’utilisation de substances. Dans ce modèle de soins, les patients commencent par des traitements efficaces, mais moins exigeants en ressources, comme le counseling sans rendez-vous ou de courte durée. Selon les besoins de la personne, des soins spécialisés ou plus exigeants en ressources peuvent lui être proposés. En général, cette structure des soins peut favoriser l’accès rapide aux soins. Bien que les programmes comme le counseling sans rendez-vous ne soient pas inclus dans cet indicateur, la disponibilité de ces services peut aider à écourter l’attente pour des services communautaires de counseling en santé mentale sur rendez-vous. 

Le financement des soins pour les troubles liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances s’est intensifié au cours des dernières années. Nous avons mis en œuvre de nouveaux programmes, comme Open Access, qui permet à quiconque d’obtenir du counseling en tout temps. Le manque de personnel représente notre principal obstacle — nous avons l’argent pour offrir d’excellents services, mais n’arrivons pas toujours à recruter ou à maintenir en poste les dispensateurs pour les fournir. — Debbra Cyr-Lebel, directrice des services aux adultes liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances, ministère de la Santé, Nouveau-Brunswick

Jeunes de 12 à 25 ans ayant eu accès à des services intégrés pour les jeunes liés à la santé mentale, à l’utilisation de substances et au bien-être

Malgré l’importance d’intervenir rapidement chez les jeunes atteints de troubles liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances, il y a trop peu de services conçus pour répondre à leurs besoins particuliers. Souvent, les services offerts sont dispersés entre divers organismes et dispensateurs indépendants, et l’attente est longueRéférence5. L’accès aux soins peut devenir encore plus difficile lorsque les jeunes atteignent l’âge de 18 ans et doivent faire la transition vers les services aux adultes.

Pour s’attaquer à ces difficultés, plusieurs provinces et territoires ont adopté le modèle de soins des Services intégrés pour les jeunes (SIJ)Référence8. En collaboration avec des partenaires dans la collectivité, les sites de SIJ rassemblent les services aux jeunes dans un même endroit afin d’offrir des soins liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances, ainsi que des soins de première ligne, des services sociaux (comme le soutien à l’emploi et aux études) et des services adaptés à la culture. 

Passer d’un service à l’autre peut s’avérer incroyablement frustrant […]. Cela peut vous décourager de demander l’aide dont vous avez besoin. Mais les SIJ regroupent toutes les ressources au même endroit[…]. Pas besoin de se répéter 10 fois pour recevoir le soutien requis. — Conseiller anonyme auprès des jeunes des SIJ

Les jeunes n’ont pas besoin de demande d’orientation pour avoir accès aux SIJ — ils n’ont qu’à se présenter à un site. Dans certains cas, des services virtuels sont aussi offerts. Afin de s’assurer que les services fournis soient adaptés à la collectivité servie, le personnel des SIJ collabore avec les jeunes clients et leurs familles pour concevoir avec eux des programmes qui répondent aux besoins de chaque collectivité. 

Selon des données recueillies à Terre-Neuve-et-Labrador, en Ontario, au Manitoba et en Colombie-Britannique, il y a eu 164 819 visites dans les sites de SIJ en 2022-2023. En moyenne, les clients y sont venus 5 fois au cours de l’annéeNote de bas de pageii.

Sources
Réseaux provinciaux et territoriaux des SIJ, mars 2024.

À Terre-Neuve-et-Labrador, en Ontario et en Colombie-Britannique, les jeunes de 17 et 18 ans ont été les plus nombreux à utiliser les SIJ, ce qui suggère que ces services sont particulièrement importants pour les jeunes qui, autrement, seraient transférés vers les services aux adultes. La collecte de données est essentielle pour mesurer l’accès aux SIJ. La hausse du nombre de sites de SIJ qui recueillent des données normalisées permettra d’augmenter les données disponibles.

Outre les SIJ, on compte plusieurs autres modèles de services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances destinés aux jeunes. L’indicateur Intervention précoce liée à la santé mentale et à l’utilisation de substances chez les enfants et les jeunesRéférence9 de l’ICIS fournit de l’information supplémentaire sur l’accès des enfants et des jeunes aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances. 

Que devons-nous savoir de plus?

Depuis plusieurs années, on observe une recrudescence de la demande pour des services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances en raison des facteurs de stress qui pèsent sur les Canadiens, comme la pandémie de COVID-19, la crise des opioïdes et les préoccupations financières accrues. 

L’accès aux soins demeure difficile. En 2022, à l’échelle du Canada (à l’exception des territoires), environ 1,5 million de Canadiens (24,9 %) atteints d’un trouble de santé mentale ont déclaré avoir des besoins à cet effet qui n’étaient pas satisfaits ou qui ne l’étaient que partiellementRéférence10

  • Ce groupe comprenait une plus grande proportion de femmes (28,4 %) que d’hommes (20,2 %).
  • Il incluait également presque 2 fois plus de Canadiens de 25 à 44 ans (29,0 %) que de Canadiens de 65 ans et plus (14,3 %)Référence10.

Il est fondamental de comprendre les obstacles à l’accès aux soins et de recueillir des données sur les personnes qui n’obtiennent pas les services nécessaires pour trouver des façons d’offrir à tous les membres de la population les services dont ils ont besoin. Des indicateurs supplémentaires sur les besoins insatisfaits en matière de soins de santé mentale, sur l’attente pour des services liés à l’utilisation de substances et sur les soins de suivi reçus par les Canadiens après une hospitalisation pour un trouble lié à la santé mentale ou à l’utilisation de substances nous éclaireront sur la façon d’améliorer les soins. 

Références

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Solmi M, et al. Age at onset of mental disorders worldwide: Large scale meta-analysis of 192 epidemiological studies. Molecular Psychiatry. Juin 2021.

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Instituts de recherche en santé du Canada. RR-SIJ : À propos. Consulté le 23 juillet 2024.

9.

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Institut canadien d’information sur la santé. Défis communs liés aux priorités partagées : mesure de l’accès aux services à domicile et aux soins communautaires ainsi qu’aux services liés à la santé mentale et à l’utilisation de substances au Canada — volume 4, décembre 2022. 2022.

10.

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Statistique Canada. Enquête sur la santé mentale et l’accès aux soins (ESMAS). Consulté le 4 septembre 2024.

Footnotes

i.

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L’ICIS souhaite donc reconnaître la contribution de Jo Henderson, directrice générale, Carrefours bien être pour les jeunes de l’Ontario, qui a codirigé l’élaboration de cet indicateur.

ii.

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Ce calcul repose sur la division du nombre de jeunes distincts qui ont accédé aux SIJ par le nombre de visites aux sites de SIJ.

Les Canadiens et les dispensateurs de soins veulent des systèmes d’information électronique sur la santé connectés

Les Canadiens et les dispensateurs de soins veulent des systèmes d’information électronique sur la santé connectés ggagnon

Lorsque les systèmes d’information électronique sur la santé fonctionnent bien, ils rassemblent et conservent en toute sécurité des renseignements personnels sur la santé à jour afin que les Canadiens et leurs dispensateurs de soins puissent y accéder facilement pour prendre les meilleures décisions possibles. 

Le Canada a réalisé des progrès considérables au cours des 20 dernières années en adoptant de nouvelles technologies pour moderniser les dossiers médicauxRéférence1, Référence2. Presque tous les cliniciens utilisent maintenant les dossiers médicaux électroniques (DME) — en 2022, 93 % des médecins de première ligne ont déclaré se servir d’un système de DME dans le cadre de leur pratique (une hausse par rapport à 73 % en 2015)Référence3. Toutefois, les données recueillies sont souvent difficiles d’accès pour les patients et les autres dispensateurs de soins.

Afin d’améliorer le processus, le Canada met en œuvre la Feuille de route commune de l’interopérabilité pancanadienneRéférence1 dans le but de créer un système d’information sur les soins de santé sécurisé et connecté numériquement. L’ICIS collabore avec Inforoute Santé du Canada afin d’élaborer des normes communes qui permettront la circulation fluide de l’information sur la santé entre les établissements, les secteurs de soins, les patients et les dispensateurs de soins. 

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont fait de la modernisation des systèmes d’information sur les soins de santé une de leurs priorités partagées en santé. Les indicateurs suivants seront utilisés pour mesurer les progrès : 

  • Canadiens qui ont accès à leur dossier de santé par voie électronique
  • Dispensateurs de soins de santé qui échangent des renseignements sur la santé des patients par voie électronique

Canadiens qui ont accès à leur dossier de santé par voie électronique

L’accès en ligne aux données sur la santé — y compris les résultats d’examen, les antécédents pharmaceutiques et les dossiers de vaccination — donne aux Canadiens un aperçu de leurs antécédents médicaux, qu’ils peuvent utiliser pour demander des soins ou suivre leurs progrès par rapport à leurs objectifs de traitementRéférence1. Une étude de 2023 a révélé que plus de 4 Canadiens sur 5 se sont sentis mieux outillés pour prendre soin de leur santé après avoir consulté leur DMERéférence4.

Source
Inforoute Santé du Canada. Sondage canadien sur la santé numérique 2023. 2023.

Je suis une personne âgée et je vis dans une petite collectivité rurale isolée. Je consulte 2 spécialistes à environ 4 heures de chez moi. Ils ne communiquent pas l’un avec l’autre et n’ont pas accès au dossier de mon dispensateur de soins principal. Je dois demander mes dossiers médicaux, signer un formulaire de consentement, payer des frais et attendre jusqu’à 6 semaines pour obtenir des copies de l’information sur ma santé afin de les transmettre aux professionnels de la santé qui s’occupent de moi. — Brenda Andreas, défenseure des droits des patients, Saskatchewan

L’accès des patients à leurs dossiers médicaux pourrait aussi réduire la pression sur les systèmes de santé. Dans un récent sondage réalisé auprès des Canadiens qui ont accédé à leurs dossiers médicaux par voie électronique, 1 sur 3 (34 %) a déclaré que l’information lui a permis d’éviter une visite à l’urgence et près de la moitié (45 %) a indiqué avoir évité une consultation en personne auprès de son dispensateur habituel de soinsRéférence4

Les provinces et les territoires investissent beaucoup dans les technologies et les services pour faciliter l’accès à l’information sur la santé. De 2021 à 2023, le pourcentage de Canadiens qui ont affirmé consulter les renseignements sur leur santé en ligne a augmenté de 32 % à 39 %Référence4,Référence5

Les facteurs suivants sont associés à un usage accru de l’information médicale sous forme électronique :

  • Âge avancé : 48 % des personnes de 65 ans et plus ont accédé à leurs renseignements sur la santé par voie électronique, contre seulement 30 % des personnes de 18 à 24 ans.
  • Revenu élevé du ménage : 46 % des personnes dont le revenu annuel du ménage est égal ou supérieur à 100 000 $ ont consulté leur dossier médical en ligne, comparativement à 33 % des personnes dont le revenu du ménage est inférieur à 50 000 $.
  • Sexe et genre : 43 % des femmes ont examiné leur dossier médical en ligne, par rapport à 36 % des hommes.
  • Dispensateur habituel de soins de santé : 42 % des gens qui ont un dispensateur habituel de soins ont utilisé leur DME, contre 25 % des gens qui n’en ont pasRéférence4.
  • Région urbaine : 40 % des habitants des régions urbaines ont accédé à leur dossier en ligne, comparativement à 32 % des habitants des régions rurales ou éloignées.

Certains types d’information sont plus faciles que d’autres à obtenir pour les Canadiens. Par exemple, ils consultent plus fréquemment leurs résultats d’analyses de laboratoire ou de tests diagnostiques en ligne que la liste de leurs médicamentsRéférence5.

En outre, les Canadiens sont moins susceptibles que les citoyens d’autres pays à revenu élevé de consulter leurs renseignements électroniques sur la santé. Dans un sondage international effectué en 2023, 35 % des Canadiens ont déclaré l’avoir fait au cours des 2 dernières années (comparativement à une moyenne de 45 % pour tous les pays participants)Référence6.

Dispensateurs de soins de santé qui échangent des renseignements sur la santé des patients par voie électronique

Source
Inforoute Santé du Canada. Sondage national des médecins du Canada 2024 : Les technologies numériques dans votre pratique clinique. 2024.

 

Les médecins et les autres dispensateurs de soins de santé capables d’échanger des renseignements sur les patients (comme les affections préexistantes, les soins prodigués, les résultats d’examen, les listes de médicaments et les allergies) peuvent collaborer même s’ils travaillent dans des endroits différents. Cela permet d’accélérer le traitement, de réduire les erreurs médicales et d’éviter les interventions inutiles et les tests en doubleRéférence2, Référence7. Selon des données de sondage, plus de 4 Canadiens sur 5 veulent que leurs renseignements personnels sur la santé circulent entre leurs dispensateurs de soins lorsque des décisions sur leur santé doivent être prisesRéférence4.

Bien que des progrès aient été réalisés dans les dernières années, il reste du travail à faire pour améliorer le partage électronique de l’information sur la santé entre les dispensateurs de soins. Des sondages sur d’autres professionnels de la santé ont révélé que 24 % du personnel infirmierRéférence8 et 52 % des pharmaciensRéférence9 sont en mesure d’échanger des renseignements sur les patients avec des dispensateurs à l’extérieur de leur lieu de travail. Le dernier sondage national sur les médecins (2024) a dévoilé que 29 % des médecins du Canada échangent des résumés cliniques de patients avec des dispensateurs de soins à l’extérieur de leur lieu de travailRéférence10. Les facteurs suivants influaient sur cette proportion :

  • Catégorie de médecin : Seulement 25 % des omnipraticiens ont déclaré échanger électroniquement de l’information à l’extérieur de leur lieu de travail, comparativement à 33 % des spécialistes.
  • Milieu de soins : L’échange d’information était plus courant en milieu hospitalier qu’en milieu communautaire, comme les cabinets de médecins et les établissements de soins de longue durée.

Les médecins, les infirmières et les autres travailleurs de la santé indiquent que le principal obstacle à l’échange d’information sur les patients avec d’autres dispensateurs est l’absence de normes d’échange communes entre les systèmesRéférence11. De plus, la technologie n’est pas toujours conviviale; les dispensateurs de soins affirment que chercher l’information sur les patients exige, en moyenne, plus d’une heure de plus par jour que ce qu’ils estimeraient devoir consacrer à cette tâcheRéférence11, ce qui ajoute à leur stress et réduit le temps qu’ils ont à consacrer aux patients. 

Le système DossiÉ Manitoba me permet d’accéder entre autres aux dossiers de soins primaires de mes patients et à leurs listes de médicaments, mais il y a encore de nombreuses lacunes. Les consultations les plus frustrantes surviennent lorsqu’un patient a obtenu son congé de l’hôpital, mais que je n’ai pas accès à son résumé à la sortie. C’est dangereux, parce que je dois lui demander de se souvenir lui-même du déroulement de son séjour et qu’il est possible qu’il ne me communique pas toute l’information. — Le Dr Alexander Singer, médecin de famille et professeur agrégé, Université du Manitoba, Manitoba

Que devons-nous savoir de plus?

Pour une efficacité, efficience et sécurité accrues des soins, les dossiers de santé électroniques doivent être modernisés. En cette ère marquée par les pénuries de personnel, les temps d’attente, le vieillissement de la population et la demande croissante, l’ICIS et Inforoute Santé du Canada ont mis en œuvre des initiatives visant à améliorer la circulation des données entre les systèmes, accélérer l’accès à l’information et augmenter la coordination des soins et la collaboration entre les dispensateursRéférence12

Ces initiatives ont pour but principal de créer un système de santé réellement connecté. Afin de mesurer leur efficacité, nous avons besoin de données sur le nombre de Canadiens et de dispensateurs de soins qui utilisent et échangent l’information électronique sur la santé — et sur les raisons pour lesquelles d’autres ne le font pas. 

D’autres indicateurs détaillés seront ensuite nécessaires pour nous permettre d’approfondir notre compréhension, notamment de l’utilisation par les dispensateurs de l’information sur la santé qu’ils reçoivent et des niveaux de littératie en santé numérique (c.-à-d. sur la capacité des patients et des dispensateurs à comprendre et à utiliser efficacement l’information électronique sur la santé). 
 

Références

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Institut canadien d’information sur la santé. Soins connectés. Consulté le 23 juillet 2024.

Des soins de santé respectueux de la culture pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis

Des soins de santé respectueux de la culture pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis ggagnon

La sécurité culturelle dans les systèmes de santé permet aux Autochtones de se sentir respectés et en sécurité. Pour ce faire, elle doit notamment garantir l’accès à des soins exempts de racisme et de discrimination. Elle doit également soutenir les Autochtones qui souhaitent puiser dans la force de leur identité, de leur culture et de leur collectivitéRéférence1 .

Le racisme systémique et les expériences indésirables vécues par les Premières Nations, les Inuits et les Métis dans les systèmes de santé sont associés à de mauvais résultats cliniques et peuvent même engendrer des décès évitables. Malgré les répercussions considérables du racisme systémique, les données manquent pour responsabiliser les systèmes de santé ou générer des améliorationsRéférence2 .

Mesurer la sécurité culturelle des soins de santé au Canada

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux reconnaissent le droit des Autochtones de l’ensemble du Canada à un accès juste et équitable à des services de santé de qualité et adaptés à leur réalité culturelleRéférence3. L’établissement de mesures pancanadiennes de la sécurité culturelle et du racisme envers les Autochtones dans les systèmes de santé constitue une étape vers le respect de ce droit.

Bien que les décideurs des systèmes de santé soient responsables de la prestation des soins dans le respect des valeurs culturelles, seuls les Autochtones sont à même de définir en quoi cela consiste pour eux et d’établir les stratégies qu’il convient d’adopter pour la mise en pratique. Avec le soutien et les conseils des Premières Nations, des Inuits et des Métis, l’ICIS a entrepris des travaux à cet égard. 
 

  • 2020 : Mettre en place la politique sur la diffusion et la divulgation de données identificatoires sur les Autochtones
  • 2021 : Élaborer un cadre pour mesurer la sécurité culturelle dans les systèmes de santé.
  • 2022 : Soutenir le projet de démonstration de Providence Health Care (Colombie-Britannique) sur la mesure de la sécurité culturelle.
  • 2023 : Collaborer à la création d’un outil pour mesurer les interventions visant à contrer le racisme envers les Autochtones et utiliser les données sur les mesures pour élaborer des indicateurs de sécurité culturelle.
  • 2024 : Avec le groupe collaboratif sur la mesure de la sécurité culturelle dirigé par des Autochtones, élaborer des principes pour sélectionner les indicateurs, des ensembles de thèmes pour les indicateurs prioritaires et des indicateurs de mesure de la sécurité culturelle. 
  • 2025 et les années suivantes : Échanger avec les gouvernements, les organismes et les collectivités des Premières Nations, des Inuits et des Métis afin d’obtenir leurs commentaires sur les indicateurs de la sécurité culturelle sélectionnés, leur élaboration et leur diffusion.

L’approche adoptée par l’ICIS pour contribuer à la santé et au bien-être des Premières Nations, des Inuits et des Métis s’appuie sur une collaboration respectueuse ainsi que sur la souveraineté et la gouvernance appropriées des données sur les Autochtones.

Vieillir en santé : des soins sûrs qui soutiennent les personnes âgées

Vieillir en santé : des soins sûrs qui soutiennent les personnes âgées ggagnon

La compassion et le respect dont fait preuve un pays se révèlent entre autres par le soutien qu’il fournit aux personnes âgées pour qu’elles vieillissent dans la dignité, ainsi que par sa capacité à répondre aux besoins de sa population. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont défini le vieillissement dans la dignité comme une priorité partagée en santé. Ils souhaitent ainsi aider les Canadiens à vivre les dernières années de leur vie dans l’autonomie et le respect, que ce soit à la maison avec un soutien communautaire ou, au besoin, dans un établissement de soins de longue durée sûrRéférence1.

De nombreux facteurs font de ce secteur une priorité à l’échelle du Canada :

  • Les personnes âgées (65 ans et plus) comptent parmi les groupes démographiques qui augmentent le plus rapidement au CanadaRéférence2
  • Presque tous les Canadiens (91 %) veulent vivre chez eux aussi longtemps que possibleRéférence3.
  • Parce que leurs besoins en matière de santé se complexifient, certaines personnes ont besoin du soutien permanent qu’offrent les soins de longue durée; ce secteur doit s’adapter afin de gérer la demande croissante. 
  • La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les difficultés du secteur des soins de longue durée en matière de prévention et de contrôle des infections, ses pénuries de personnel et son équipement désuetRéférence4. Bien que des efforts soient faits pour résoudre ces problèmes, le travail n’est pas terminé.

Les données sont cruciales pour comprendre les besoins des Canadiens âgés en matière de services à domicile et de soins de longue durée sûrs, et pour éclairer la planification de manière à leur offrir des options appropriées.

Des indicateurs pour mesurer cette priorité

L’ICIS et ses partenaires (les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, et des experts de partout au pays) travaillent à sélectionner et à élaborer des indicateurs sur les soins de longue durée ainsi que sur les préposés aux services de soutien à la personne (PSSP), lesquels forment le plus grand groupe de travailleurs dans ce secteur. Les premiers rapports publics devraient être diffusés en 2025. Ces nouvelles mesures compléteront les indicateurs existants, qui mesurent si les Canadiens peuvent obtenir les services à domicile et les soins communautaires dont ils ont besoin pour vieillir à domicile ou près de chez eux. 

Au fil du temps, ces indicateurs permettront aux Canadiens d’avoir un portrait détaillé des soins dont ont besoin les personnes âgées, des lacunes dans les services et de ce qui doit être changé pour mieux les soutenir.

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